Depuis leur lancement, les lunettes connectées Ray-Ban Stories de Meta suscitent autant d’enthousiasme que de controverses. Ces lunettes permettent à leurs utilisateurs de capturer des photos et des vidéos en toute discrétion grâce à des mini-caméras intégrées. Comme l’indique BFMTV, afin de protéger la vie privée des personnes, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a rappelé les limites légales de leur utilisation.
Lunettes connectées Meta : filmez les passants et vous finirez en prison
Filmer avec des lunettes connectées doit être consenti dans les espaces publics
Les lunettes connectées Ray-Ban Stories, proposées par Meta et Ray-Ban, permettent de capturer des images et vidéos en toute discrétion. Toutefois, comme le rapporte BFMTV, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a rappelé que leur usage est strictement encadré par le Règlement général sur la protection des données (RGPD). Selon l'organisme, « le principe de loyauté et de transparence impose que les personnes filmées ou photographiées soient informées du traitement de leurs données personnelles ».Autrement dit, filmer des inconnus dans un espace public pour un usage personnel est toléré, mais si le contenu est diffusé à leur insu en ligne, vous êtes hors la loi ! En cas de publication sur les réseaux sociaux, les utilisateurs doivent obtenir un consentement explicite, une condition qui est de fait, difficilement réalisable dans le cas de lieux publics.
La CNIL a également précisé que ces lunettes ne sont pas assimilables aux systèmes de vidéosurveillance statique, mais qu’elles restent soumises à des analyses au cas par cas. Par exemple, un usage journalistique, dans le cadre du droit à l’information, pourrait être toléré, à condition de respecter les droits des personnes filmées. Cependant, pour tout autre usage, la responsabilité incombe directement à l’utilisateur en cas de plainte ou de violation des règles.
De nombreux risques de dérive
Les dispositifs des Ray-Ban Stories incluent des caméras 5 mégapixels, des micros et une LED blanche censée signaler qu’un enregistrement est en cours. Mais cette diode est jugée trop discrète. Les tests effectués par des médias spécialisés ont montré que la plupart des passants ne remarquent pas qu’ils sont filmés, même dans des espaces clos comme les transports publics. Cette invisibilité alimente les craintes d’intrusion dans la vie privée ou d’utilisation détournée, comme l’espionnage.
Meta a instauré certaines limitations techniques pour rassurer : impossibilité de diffuser des vidéos en direct ou d’éteindre la LED pendant l’enregistrement. Néanmoins, les inquiétudes persistent. Selon les experts, ces dispositifs manquent de transparence et pourraient être facilement utilisés pour des enregistrements illégaux.