Les nouvelles prévisions de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), publiées le 12 novembre 2024, annoncent une croissance de la demande mondiale de pétrole, mais à un rythme plus modéré que précédemment envisagé.
Pétrole : l’OPEP voit noir avec une demande en baisse
Pétrole : que prévoit l’OPEP pour 2024 et 2025 ?
L’OPEP, dans son dernier rapport mensuel, estime que la demande mondiale de pétrole atteindra 104,03 millions de barils par jour (mb/j) en 2024, soit une légère révision en baisse par rapport aux 104,14 mb/j prévus le mois dernier. Cette correction, bien qu’infime, correspond à une réduction de 107 000 barils par jour, reflétant une croissance mondiale de la demande inférieure aux attentes initiales.
En 2025, l'organisation prévoit une demande de 105,57 mb/j, une prévision également revue à la baisse de 103 000 barils par rapport aux estimations précédentes. Ce ralentissement concerne principalement les pays de l’OCDE, tandis que les nations en dehors de ce groupe, comme la Chine, le Moyen-Orient et l’Inde, restent les principaux moteurs de cette croissance en consommation d’or noir.
Année | Prévisions initiales de la demande (mb/j) | Révision actuelle (mb/j) | Variation |
---|---|---|---|
2024 | 104,14 | 104,03 | -107 000 |
2025 | 105,78 | 105,57 | -103 000 |
Ces révisions prennent en compte les données économiques les plus récentes, intégrant notamment l’impact d’un ralentissement des performances industrielles et de la consommation dans certaines régions du monde. Selon l’OPEP, cette réévaluation est due à des ajustements pour les trois premiers trimestres de 2024.
Principaux moteurs de la demande de pétrole : les pays non membres de l'OCDE en tête
La demande de pétrole, bien que révisée à la baisse, reste soutenue par les pays hors OCDE, principalement en Asie et en Amérique latine. La Chine continue de jouer un rôle majeur, notamment grâce à une forte demande dans les secteurs du transport et de la pétrochimie, portée par des capacités de raffinage en croissance.
L’OPEP estime que la demande de ces régions, hors OCDE, devrait croître d’environ 1,7 mb/j en 2024, avec des contributions notables de la Chine, mais également du Moyen-Orient et de l’Inde. En 2025, ce sont encore les mêmes régions qui devraient tirer la demande, avec une augmentation attendue de 1,5 mb/j, favorisée par la reprise des voyages aériens, la mobilité routière et l’industrialisation croissante dans ces zones.
Liste des pays contribuant à la croissance de la demande :
- Chine : augmentation des capacités de raffinage et demande croissante en carburants.
- Moyen-Orient : forte activité dans le secteur pétrochimique.
- Inde et Amérique latine : développement industriel et mobilité accrue.
Prix du pétrole : des cours toujours sous pression
Malgré ces prévisions, les prix du pétrole restent dans une fourchette basse. Le 13 novembre 2024, le baril de Brent, principal indice de référence, s’établissait à 72,53 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain se maintenait à 68,377 dollars.
L’OPEP+, une alliance entre les pays de l’OPEP et des producteurs externes comme la Russie, a prolongé ses réductions de production jusqu’à la fin décembre, espérant ainsi contenir la pression baissière sur les prix. L’Arabie Saoudite et la Russie, parmi les principaux acteurs de l’OPEP+, ont annoncé qu’ils maintiendront leurs coupes de production afin de soutenir les cours.
Date | Brent ($/baril) | WTI ($/baril) |
---|---|---|
13 novembre 2024 | 72,53 | 68,377 |
Le prochain sommet de l’OPEP, prévu pour le 1er décembre 2024 à Vienne, sera déterminant pour définir la politique de production pour 2025. Les marchés attendent avec intérêt les résultats de cette réunion, qui pourrait influencer les tendances de prix pour le début de l’année prochaine.
L’OPEP face aux défis d’une demande mondiale en mutation
Les prévisions de l’OPEP révèlent une adaptation continue aux changements du marché mondial. La demande de pétrole, bien que toujours en croissance, est de plus en plus influencée par des facteurs géopolitiques, économiques et environnementaux. La capacité des pays producteurs à ajuster l’offre en réponse à ces dynamiques sera cruciale pour maintenir des prix stables et soutenir une croissance équilibrée de la demande.
Les mesures actuelles prises par l’OPEP et ses alliés, comme la réduction de la production, reflètent cette volonté de stabilisation. Cependant, face à des perspectives incertaines et à une volatilité persistante, les défis restent nombreux.