Le 6 novembre 2024, la réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis a suscité de nombreuses réactions à travers le monde. En France, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a exprimé des inquiétudes quant aux conséquences de ce résultat électoral sur l’économie mondiale.
Victoire de Trump : « Un signal d’alarme pour l’Europe »
Lors d'une conférence à Lyon, le 5 novembre 2024, il a mis en garde contre une série de risques qui pourraient affecter la stabilité économique, tout en soulignant la nécessité d'une mobilisation de l'Europe : « Je crois que le résultat de l'élection américaine augmente à la fois les risques pour l'économie mondiale et la nécessité d'une remobilisation européenne ».
La victoire de Trump : vers un protectionnisme croissant aux conséquences globales ?
François Villeroy de Galhau a pointé du doigt le risque d'un retour vers des politiques protectionnistes sous l'administration Trump. « Une administration Trump entraînera probablement plus de protectionnisme, ce qui signifie plus d'inflation, au moins aux États-Unis, et a priori moins de croissance partout dans le monde », a-t-il affirmé. Une analyse basée sur l'historique du premier mandat de Trump, caractérisé par des guerres commerciales, notamment avec la Chine, et une approche isolationniste dans les échanges internationaux.
Selon le gouverneur de la banque de France, un tel environnement protectionniste pourrait créer un effet de ricochet sur l'économie mondiale. Les échanges commerciaux plus restreints et les tarifs douaniers plus élevés risquent d'affecter la chaîne d'approvisionnement mondiale, augmentant les coûts pour les entreprises et pesant sur les prix des biens et services. « L'élection américaine doit être un signal d'alarme pour l'Europe », a insisté François Villeroy de Galhau.
Impact du protectionnisme sur l'économie mondiale |
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Hausse de l'inflation |
Ralentissement de la croissance économique |
Instabilité des chaînes d'approvisionnement |
Augmentation des tensions commerciales |
Trump au pouvoir aux États-Unis : plus de déficit et plus d’inflation ?
En outre, le gouverneur de la Banque de France a souligné que l'économie américaine pourrait faire face à un déficit budgétaire croissant. Les promesses de campagne de Trump incluent des mesures fiscales et de dépenses publiques susceptibles d'augmenter ce déficit. Un tel scénario renforcerait les pressions inflationnistes aux États-Unis et aurait des implications pour les marchés financiers mondiaux. Les taux d'intérêt pourraient être relevés plus rapidement pour maîtriser cette inflation, ce qui influencerait les flux de capitaux et la valeur des devises.
François Villeroy de Galhau a exprimé des craintes quant à la volatilité en hausse sur les marchés mondiaux. Les investisseurs pourraient réagir négativement face à une politique économique perçue comme instable ou imprévisible, ce qui pourrait entraîner des mouvements abrupts dans les investissements.
Conséquences potentielles d'une hausse du déficit |
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Pressions inflationnistes accrues |
Taux d'intérêt plus élevés |
Volatilité des marchés financiers |
L'appel à une remobilisation européenne
Face à ces risques, François Villeroy de Galhau a appelé à une « remobilisation européenne ». Pour le gouverneur de la banque de France, l'Europe doit renforcer ses mécanismes internes et s'affirmer face aux défis économiques posés par la nouvelle administration américaine. « Nous avons des forces », a-t-il déclaré lors de son intervention à Lyon durant l’événement organisé par Axa. Notamment des entreprises compétitives, des ressources financières importantes et des talents diversifiés. Cependant, il a critiqué la tendance européenne à se concentrer davantage sur ses faiblesses, telles que le retard technologique et la fragmentation politique.
Il a plaidé pour que l'Europe valorise ses atouts et adopte une approche plus proactive, notamment en renforçant l'Union des marchés de capitaux (UMC). Cette initiative vise à mobiliser l'épargne européenne pour soutenir les investissements locaux et favoriser la croissance. Or, ce projet peine à se concrétiser en raison des divergences entre les États membres, notamment entre la France et l'Allemagne.
L'épargne constitue une ressource très forte en Europe, mais plusieurs centaines de milliards par an sont investis hors du continent, et largement aux États-Unis
Une stratégie pour protéger l'économie européenne
Pour répondre efficacement aux défis posés par l'administration Trump, l'Europe doit se doter d'une stratégie ambitieuse. Le gouverneur a mis l'accent sur la nécessité d'unir les forces des États membres pour créer un marché financier intégré capable de résister aux chocs économiques extérieurs.
Actions préconisées pour l'Europe |
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Création d'une Union des marchés de capitaux (UMC) |
Mobilisation des ressources financières locales |
Valorisation des entreprises européennes |
Réduction de la dépendance aux capitaux étrangers |
La victoire de Donald Trump représente un tournant important pour l'économie mondiale, et particulièrement pour l'Europe. La mise en place de mesures protectionnistes, l'accroissement du déficit budgétaire américain et la volatilité des marchés constituent des risques non négligeables. François Villeroy de Galhau exhorte l'Europe à prendre conscience de ses atouts et à s'unir pour relever les défis à venir, tout en renforçant ses infrastructures économiques internes.