À partir du 1er janvier 2025, le système de sécurité sociale français connaîtra des changements notables. En effet, le Plafond annuel de la sécurité sociale (PASS) sera relevé, ce qui aura une conséquence sur de nombreuses cotisations et prestations. Mais si l’augmentation du PASS es tune bonne nouvelle pour les salariés, une autre nouveauté risque bien de leur enlever le sourire des lèvres.
Arrêts maladie : vos indemnités vont-elles baisser en 2025 ?
Parallèlement, un projet de décret prévoit une baisse du montant maximal des indemnités journalières liées aux arrêts maladie, ce qui ne manque pas d’inquiéter les salariés.
Hausse du plafond de la sécurité sociale : les nouveaux seuils annoncés pour 2025
Le PASS est une référence essentielle pour le calcul des cotisations sociales et des prestations. En 2025, il augmentera de 1,6 % par rapport à 2024, atteignant un montant annuel de 47 100 euros. Cette hausse, confirmée par le Bulletin officiel de la Sécurité sociale (BOSS) le 4 novembre 2024, a été proposée par la Commission des comptes de la Sécurité sociale dans son rapport provisoire publié en octobre 2024.
Plafond de la Sécurité sociale | Montant 2025 |
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Annuel (PASS) | 47 100 euros |
Mensuel (PMSS) | 3 925 euros |
Trimestriel | 11 775 euros |
Journalier | 216 euros |
Horaire | 29 euros |
L'évolution de ce plafond repose sur la progression des salaires moyens par tête (SMPT), calculée chaque année. Pour 2025, cette revalorisation de 1,6 % résulte d'une augmentation de 2,8 % du SMPT en 2024, corrigée d'un ajustement de -1,2 % lié aux prévisions de 2023.
Hausse du PASS : une hausse des indemnités attendue
Cette hausse modérée, qui fait suite à une revalorisation significative de 5,4 % en 2024, a plusieurs implications :
- Cotisations plafonnées : Les cotisations sociales, notamment celles pour la retraite complémentaire et l'assurance vieillesse, seront recalculées sur la base de ce nouveau plafond.
- Prestations sociales : Les indemnités journalières versées en cas de maladie, de maternité ou d'accident du travail, ainsi que les pensions d'invalidité et de vieillesse, seront augmentées.
- Exonérations et aides : Le seuil d’exonération fiscale et sociale pour certaines indemnités de départ et la contribution au Fonds national d'aide au logement (Fnal) seront également influencés par cette modification.
Cette revalorisation soutient l'objectif d'adaptation aux réalités économiques et à la hausse des salaires en France. Toutefois, son effet limité sur les prestations risque de décevoir ceux qui espéraient toucher beaucoup plus.
Cotisations sociales et prestations : ce qui change pour les bénéficiaires
Le PASS, élément central des cotisations et prestations sociales, détermine aussi la gratification minimale des stagiaires et les plafonds de déductibilité des primes d'assurances. Les salariés bénéficiant d'indemnités journalières, de pensions d'invalidité ou de retraites verront leurs droits recalculés à partir du 1er janvier 2025, mais l'impact restera relativement faible compte tenu de la modicité de la hausse.
Arrêts maladie : vers une baisse des indemnités malgré la hausse du PASS ?
En parallèle, un projet de décret suscite des préoccupations. Selon l’UNSA, dès 2025, le gouvernement envisage de réduire le montant maximal des indemnités journalières, une mesure qui touche directement les salariés en arrêt maladie.
En effet, le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 prévoit des réformes importantes qui touchent directement les indemnités journalières de sécurité sociale (IJSS). Lors de la présentation de ce projet, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a annoncé que le gouvernement envisageait de réduire le plafond de rémunération pris en compte pour le calcul des IJSS, passant de 1,8 SMIC à 1,4 SMIC. L’objectif déclaré est de générer 600 millions d’euros d’économies, une mesure perçue comme nécessaire pour contenir les dépenses de la Sécurité sociale.
Arrêt maladie : baisse des indemnités dès 2025 ?
Actuellement, les salaires bruts pris en compte pour le calcul des IJSS ne peuvent excéder 1,8 SMIC, soit 3 243,24 euros (valeur depuis le 1er novembre 2024). Cette règle fixe l’IJSS maximale à 53,31 euros par jour. Cependant, si le projet de décret est validé, le plafond serait abaissé à 1,4 SMIC, soit 2 522,52 euros. Par conséquent, l’IJSS maximale serait revue à la baisse, passant à 41,47 euros par jour.
Plafond actuel (1,8 SMIC) | Nouveau plafond envisagé (1,4 SMIC) |
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3 243,24 euros | 2 522,52 euros |
IJSS maximale : 53,31 euros | IJSS maximale : 41,47 euros |
Cette baisse touchera directement les salariés dont le salaire brut dépasse 1,4 fois le SMIC, en particulier :
- Les nouveaux employés n'ayant pas encore un an d’ancienneté et ne bénéficiant pas du maintien de salaire par l’employeur (sauf dispositions conventionnelles plus favorables).
- Les salariés en arrêt de travail de longue durée ayant épuisé leur droit au maintien de salaire par l’employeur (hors dispositions conventionnelles plus favorables).
Outre l’impact sur les salariés, cette réforme pourrait peser sur les employeurs. En effet, le Code du travail impose aux entreprises de maintenir, sous certaines conditions, la rémunération des salariés en arrêt de travail grâce à un dispositif complémentaire. Cette obligation, souvent renforcée par les conventions collectives, pourrait amener les employeurs à compenser la baisse des IJSS, augmentant ainsi leur charge salariale.
Sécurité sociale : 2025, année de tous les changements pour les arrêts maladie ?
L'augmentation du PASS à 47 100 euros en 2025 marque une volonté d'adapter les cotisations et prestations aux réalités économiques actuelles, mais elle reste modeste. Parallèlement, la baisse projetée des indemnités journalières souligne un effort de rationalisation budgétaire qui fait peser une menace sur le pouvoir d'achat des salariés malades. Alors que le débat public s'intensifie, l'application de ces mesures en janvier 2025 sera scrutée de près par les travailleurs, les syndicats et les employeurs, chacun y voyant un enjeu de taille pour l'avenir du système de protection sociale.