Le 21 novembre 2024, la France se prépare à une mobilisation importante des cheminots, marquée par l’appel à la grève lancé le 5 novembre 2024 par les principaux syndicats du secteur. Cette journée, qui devrait s’accompagner de son lot de perturbations pour les usagers, vise à protester contre le démantèlement annoncé de Fret SNCF et l’ouverture de plus en plus grande du marché ferroviaire à la concurrence.
Une grève annoncée à la SNCF : voici les dates et les raisons
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Modifié le 7 novembre 2024 à 9h50
10%10% des emplois de Fret SNCF sont menacés.
Une grève contre le démantèlement de Fret SNCF
Le cœur de la contestation réside dans l'annonce de la liquidation de Fret SNCF, programmée pour le 1er janvier 2025. Cette décision, prise par le gouvernement et le groupe SNCF et confirmée début novembre 2024, s'inscrit dans la continuité de la réforme ferroviaire de 2018 et des discussions avec la Commission européenne sur la concurrence. Les syndicats CGT, UNSA, Solidaires Sud Rail et CFDT s'opposent fermement à cette mesure, qu'ils qualifient de "démantèlement" de l'activité de fret ferroviaire. « C’est l’unité du groupe public unifié que le PDG de la SNCF, en première ligne, est en train d’exploser avec sa stratégie de dumping social et de rentabilité financière sans limite », écrivent les syndicats.
D'après les syndicats, la dissolution de Fret SNCF et son remplacement par deux nouvelles entités, Hexafret et Technis, symbolisent une volonté de libéralisation nuisible à l'emploi et à la stabilité des cheminots. Le mouvement syndical critique l'insuffisance des négociations et la surdité du ministre des Transports, François Durovray, face à leurs revendications. Un tract syndical affirme : « Alors que le patronat et le pouvoir en place misent sur notre résignation, nous allons montrer notre détermination et notre solidarité ».
Grève à la SNCF le 21 novembre 2024 : quelles conséquences ?
La grève du 21 novembre touchera de plein fouet le réseau ferroviaire, notamment les lignes TER, Transiliens et Intercités. Selon les informations actuelles, les usagers doivent s'attendre à des annulations de trains et des retards conséquents. Toutefois, il est encore tôt pour connaître la réelle motivation des salariés et leur taux de mobilisation.
Les voyageurs sont invités à se préparer en consultant régulièrement les informations disponibles sur les sites et applications de la SNCF pour éviter les désagréments. Les trajets domicile-travail et les déplacements professionnels risquent d'être particulièrement affectés, suscitant l'inquiétude de nombreux usagers déjà confrontés à la complexité des transports en période de grève.
La Commission européenne a demandé le démantèlement de Fret SNCF
La décision de dissoudre Fret SNCF n'a pas été prise à la légère. Le gouvernement a justifié cette démarche par la nécessité de rationaliser le secteur face aux exigences économiques et aux accords passés avec la Commission européenne. En effet, cette restructuration vise à éviter des sanctions et à répondre aux critiques concernant la distorsion de concurrence liée aux aides touchées par Fret SNCF de la part de l’État français. Frédéric Delorme, président de Rail Logistics Europe, a admis que cette réforme était "très dure pour les cheminots" mais a souligné les perspectives économiques à long terme : « Les conditions sont réunies pour se développer sur le plan économique ».
Cependant, les syndicats et de nombreux observateurs dénoncent les risques sociaux d'une telle mesure. Ils rappellent que la dissolution de Fret SNCF pourrait entraîner des suppressions d'emplois et une précarisation accrue des conditions de travail. Les inquiétudes sont d'autant plus vives que la concurrence étrangère pourrait profiter de cette réorganisation pour s'imposer davantage sur le marché français, affaiblissant ainsi la position des entreprises nationales.
Vers des grèves à la SNCF pour la période de Noël ?
La mobilisation du 21 novembre 2024 pourrait bien être un prélude à des actions prolongées si les demandes syndicales restent ignorées. Plusieurs fédérations ont averti que cette journée n'était qu'un début et qu'elles étaient prêtes à intensifier leur mouvement pour obtenir des garanties sur la protection des emplois et le maintien d'une structure publique forte dans le fret ferroviaire.
Les syndicats, dans leur communiqué de presse, préviennent : "cette journée de 24 heures sera l’unique ultimatum que nous lançons au gouvernement et à la direction SNCF. S’ils ne répondent pas à nos revendications, nous lancerons un mouvement de grève plus long et plus fort en décembre."
Or, si la mobilisation se poursuit en décembre 2024, ce sont les départs pour les vacances de Noël qui pourraient être menacés. Les syndicats de la SNCF, dont les revendications sont souvent ignorées par la direction et le gouvernement, ont déjà utilisé les vacances scolaires comme moyen de pression pour faire plier les dirigeants et les élus. Y aura-t-il des trains à Noël en France ?