Donald Trump remporte l’élection présidentielle américaine de 2024, selon CNN

Selon les projections de CNN, Donald Trump remporte les élections présidentielles américaines de 2024. Cette victoire marque le début d’un second mandat pour l’ex-président, après une perte en 2020. Sa réélection s’inscrit dans une série d’événements sans précédent qui pose des défis majeurs tant sur la scène politique que juridique.

Stephanie Haerts
Par Stéphanie Haerts Modifié le 6 novembre 2024 à 14h16
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Donald Trump remporte l’élection présidentielle américaine de 2024, selon CNN - © Economie Matin

Selon la chaîne de télévision d'information en continu américaine, CNN, Donald Trump a remporté les élections présidentielles américaines de 2024, devenant ainsi le 47e président des États-Unis, huit ans après son premier mandat.  Mercredi, le candidat républicain s'est imposé dans au moins quatre états décisifs, accumulant plus de 270 grands électeurs requis pour confirmer son succès et orchestrer son retour à la Maison Blanche. En battant la vice-présidente Kamala Harris, il réalise un retour spectaculaire à la Maison Blanche, quatre ans après sa défaite en 2020. Ce succès marque le début d'un nouveau chapitre dans l'histoire politique des États-Unis.

Donald Trump, un retour triomphal

Donald Trump, à l'âge de 78 ans, reprend le contrôle de la Maison Blanche quatre ans après avoir quitté son poste dans un contexte tumultueux. Mercredi 6 novembre, Donald Trump a été réélu président des États-Unis, battant sa concurrente démocrate, Kamala Harris. Depuis la Floride, jeudi, il a proclamé une "victoire politique sans précédent" dans l'histoire des États-Unis. Les résultats, arrivés plus vite que prévu, montrent que le candidat populiste a remporté la majorité dans quatre des sept États pivots essentiels pour remporter la présidence américaine de 2024.

Donald Trump est donc prêt à reprendre son poste dans le Bureau ovale au début de l'année prochaine, huit ans après son premier mandat et quatre ans après avoir été battu par Joe Biden. Il devient ainsi le second président de l'histoire des États-Unis, après Grover Cleveland, à retrouver le bureau ovale après une défaite lors d'un précédent mandat. Cette élection exceptionnelle montre que Donald Trump a non seulement gardé le soutien de sa base, mais a également réussi à reconquérir une partie de l'électorat qui l'avait délaissé. À ce moment, Donald Trump a sécurisé 277 grands électeurs, sept de plus que les 270 nécessaires pour gagner la Maison Blanche. Comme attendu, il a aussi gagné les votes des 40 grands électeurs du Texas, les 30 de Floride, et les 17 de l'Ohio. Notamment, il a obtenu des victoires clés en Caroline du Nord (16 grands électeurs), en Géorgie (16 grands électeurs), en Pennsylvanie (19 grands électeurs) et au Wisconsin (10 grands électeurs). Plusieurs États présentent des résultats encore trop serrés pour être annoncés, et le dépouillement des votes se poursuit dans le Nevada, l'Arizona, le Michigan, l'Alaska et le Maine, comme le rapporte CNN.

Un président sous procès

Au cœur de sa campagne, Donald Trump a mis en avant les multiples accusations criminelles portées contre lui, allant de la falsification de documents commerciaux à la subversion des élections fédérales. Il clame son innocence et dénonce une persécution politique, promettant de la "rétribution" à ses adversaires. Ce message a résonné avec ses partisans, le propulsant une fois de plus sur la scène politique nationale.

Juste avant les élections, Donald Trump faisait face à une condamnation imminente dans l'État de New York pour 34 chefs d'accusation de falsification de documents commerciaux, ajoutant une couche de complexité à son retour au pouvoir. Sa situation légale reste un cas sans précédent pour un président élu, posant de sérieuses questions sur la séparation des pouvoirs et l'impact de ces procès sur sa capacité à gouverner. Son élection survient également après deux tentatives d'assassinat, soulignant le climat de division et de tension qui caractérise son mandat. Depuis son premier succès en 2016, Trump a profondément transformé le Parti républicain, consolidant son emprise malgré les controverses et les défis, notamment l'insurrection du Capitole du 6 janvier 2021.

La campagne électrique de Donald Trump

Les participants à la course présidentielle américaine de 2024 ont atteint un nouveau record de financement, amassant ensemble une somme sans précédent de 15,9 milliards de dollars. Donald Trump a personnellement collecté 382 millions de dollars, avec un complément de 694 millions de dollars provenant des comités d'action politique qui le soutiennent. Traversant les États pivots, Donald Trump a animé sa campagne avec des slogans provocateurs et des affirmations erronées sur l'immigration, tout en n'épargnant pas Kamala Harris, ciblée par des attaques souvent teintées de racisme et de misogynie. Le 10 septembre, lors d'un débat unique, les différences profondes entre les deux candidats ont été mises en évidence. Alors que les sondages peinaient à les départager, Kamala Harris a su prendre l'avantage en ciblant les points sensibles de Trump, notamment la faible affluence à ses rassemblements et son image à l'international. En réponse, Donald Trump a maintenu ses critiques acerbes sur l'immigration et a qualifié sa rivale de "marxiste", refusant par la suite toute nouvelle confrontation directe.

Au fur et à mesure que la campagne avançait, le ton de Donald Trump s'est durci, marqué par des menaces envers ceux qu'il considère comme des "ennemis de l'intérieur" et des propos apocalyptiques sur l'état du pays. Il a peint un tableau sombre des États-Unis, prétendument submergés par l'immigration illégale et en déclin économique et moral. Cette rhétorique alarmiste a culminé lors d'un grand rassemblement à New York fin octobre, où il a diabolisé Kamala Harris et s'est présenté comme le seul capable de "sauver" le pays. Ce discours extrême, allié à des allégations infondées de fraude électorale, a réaffirmé son refus de s'engager à accepter les résultats des élections si ces derniers ne lui étaient pas favorables.

L'inébranlable combativité du candidat républicain

La récente victoire de Donald Trump clôt une campagne électorale tumultueuse, souvent dominée par des discours de peur et marquée par des actes de violence. Durant cette période, il a survécu à plusieurs tentatives d'assassinat, s'étendant de la Pennsylvanie à la Floride.

Notamment, le 13 juillet, lors d'un rassemblement à Butler, Trump a été ciblé par des tirs. Malgré des blessures visibles à l'oreille et à la joue, il s'est rapidement redressé, poing levé, exhortant ses partisans à "Battez-vous ! Battez-vous ! Battez-vous !" Cet épisode, témoignant de sa résilience, a fortement impressionné et renforcé son image de survivant parmi ses fidèles.

Un parti remodelé

L'influence de Donald Trump sur le GOP (Grand Old Party) reste indéniable. Il a façonné le parti à son image, créant un courant qui dépasse les frontières traditionnelles de la politique américaine. Sa victoire renforce sa position de figure dominante au sein du parti, ce qui pourrait redéfinir les stratégies politiques et les orientations du parti pour les années à venir.

Le Parti républicain, sous la houlette de Trump, doit maintenant naviguer dans les eaux tumultueuses d'un paysage politique qui reste profondément divisé. Les leaders du parti devront décider s'ils soutiennent Trump dans ses initiatives et ses défis juridiques, ou s'ils choisissent de prendre leurs distances face aux implications potentiellement déstabilisatrices de sa présidence.

Quels changements l'Amérique peut-elle anticiper avec le retour de Trump au pouvoir ?

Le président réélu envisage de prolonger les réductions d'impôts et de stimuler la production domestique de pétrole et de gaz pour contrer l'inflation. Il propose également d'imposer une taxe de 10% sur tous les produits importés, et jusqu'à 60% sur ceux provenant de Chine. En matière d'immigration, il projette de mettre en œuvre ce qu'il qualifie de "plus vaste campagne d'expulsions jamais vue aux États-Unis", visant à expulser 11 millions de personnes en situation irrégulière.

La nature radicale de sa campagne suggère que l'élection de Trump pourrait présager une période de turbulences nationales et internationales. Il a juré de profiter de son deuxième mandat pour se « venger » de ses rivaux politiques et a discuté publiquement de l'option d'engager l'armée contre « l'ennemi intérieur ». À l'international, les partenaires des États-Unis anticipent une reprise de l'instabilité erratique qui a marqué la politique étrangère américaine durant son premier mandat. On doute aussi de son engagement à défendre le principe de défense mutuelle, pierre angulaire de l'OTAN. Son retour en fonction devrait également signifier l'abandon des procédures judiciaires fédérales engagées suite à ses efforts pour invalider le résultat des élections de 2020.

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Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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