Les Français désirent des prix alimentaires justes sans pénaliser les agriculteurs

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 5 novembre 2024 à 10h23
Les Francais Desirent Des Prix Alimentaires Justes Sans Penaliser Les Agriculteurs
Les Français désirent des prix alimentaires justes sans pénaliser les agriculteurs - © Economie Matin

D’après la cinquième édition du baromètre Max Havelaar publiée le 5 novembre 2024, la question de la juste rémunération des agriculteurs et de la maîtrise des prix alimentaires demeure une préoccupation majeure pour les consommateurs français. L'enquête, réalisée par OpinionWay, met en lumière les attentes des Français face aux défis d'une consommation alimentaire responsable dans un contexte empreint d'inflation et de crises multiples. Ce rapport expose une réalité : les Français souhaitent pouvoir concilier accessibilité pour tous et équité pour les producteurs.

Priorité à la rémunération des producteurs et à des prix raisonnables

Les résultats de l'enquête révèlent que 48% des Français estiment qu'une rémunération juste des agriculteurs est essentielle lors de l'achat de produits alimentaires responsables. Parallèlement, 41% des sondés affirment que l'affichage de prix raisonnables pour ces produits est tout aussi prioritaire. Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar France, souligne : « Les Français pointent du doigt clairement la nécessité d’un rééquilibrage du partage de la valeur ». Pour eux, la transparence des marges dans le secteur agroalimentaire est cruciale, tout comme le soutien gouvernemental aux entreprises qui adoptent des pratiques de prix équitables.

En outre, d'autres critères de consommation émergent dans cette enquête. En effet, 36% des Français souhaitent que les produits soient bénéfiques pour la santé, tandis que 33% privilégient la consommation soutenant l'économie locale. Le bien-être animal (27%) et la protection de l'environnement (26%) sont également des attentes importantes qui font écho à un désir croissant de transitions vers une alimentation durable.

Obstacles à la généralisation de l'alimentation durable

Le baromètre met également en lumière des difficultés que les Français perçoivent concernant l'alimentation durable. Plus de la moitié des sondés (51%) pensent que la concurrence déloyale entrave le développement de modes alimentaires plus responsables. En effet, de nombreux consommateurs expriment des préoccupations quant à la qualité des normes sociales et environnementales respectées par les importations. En réponse à cette situation, 54% souhaitent limiter ces importations tout en prônant la mise en place de prix minimums pour garantir un revenu décent aux agriculteurs.

Le document souligne également une prise de conscience accrue des Français sur ces enjeux. Malgré les défis présentés par les crises économiques et environnementales, une majorité d'entre eux semble déterminée à s'engager pour une consommation alimentaire éthique.

Une consommation responsable en pleine expansion

Malgré une inflation préoccupante qui affecte 77% des consommateurs, les chiffres montrent que l'achat de produits responsables s'installe progressivement dans le quotidien des Français. D'après le rapport, 91% des sondés déclarent acheter au moins une fois par mois des produits alimentaires responsables, une augmentation de 2 points par rapport à l'année précédente.

Les critères tels que l'origine locale (72%) et la nature équitable de la production (60%) sont de plus en plus pris en compte lors des choix d'achats alimentaires. En conséquence, les supermarchés spécialisés et l'e-commerce voient une légère augmentation de leur fréquentation, tandis que les marchés traditionnels restent stables. Blaise Desbordes conclut en mentionnant que la consommation responsable « s’installe durablement et s’ancre sur deux aspirations : le local et la juste rémunération ».

Référencée dans cette étude, la demande croissante de transparence vis-à-vis de la chaîne de valeur alimentaire constitue un facteur majeur pour intégrer les attentes des consommateurs à l'avenir. En effet, 70% des sondés souhaitent davantage d’informations sur la part du prix reversée aux producteurs, ce qui pourrait profondément transformer les pratiques de l'industrie agroalimentaire.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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