Pétrole : TotalEnergies dévoile quand la consommation va arrêter d’augmenter

TotalEnergies parie sur un pic de la consommation mondiale de pétrole en 2030

Vent contraire. Les projections de TotalEnergies vont quelque peu à l'encontre des ambitions d'une partie de la communauté internationale en matière de transition énergétique et de ses objectifs climatiques mondiaux, tels que définis dans le cadre des accords de Paris de 2015. A contrario en effet des prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui mise sur une baisse plus rapide des énergies fossiles, et à l'approche de la COP29 qui se tiendra du 11 au 22 novembre 2024 en Azerbaïdjan, TotalEnergies table sur une croissance continue à moyen terme de la demande mondiale en pétrole et gaz. « Selon nos projections, la demande de pétrole continuera d’augmenter au moins jusqu’en 2030. Nous devons être réalistes et répondre aux besoins énergétiques d’une population mondiale croissante », déclare Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies.

Cette estimation repose sur la hausse soutenue de la demande énergétique, particulièrement dans les économies émergentes, où l'accès aux énergies reste limité. TotalEnergies, qui d'un côté s'inscrit dans une transition énergétique progressive, a réaffirmé son souhait et son engagement à répondre aux besoins énergétiques de ces pays. Selon les estimations, les réserves mondiales de pétrole permettraient de maintenir la production actuelle pendant 90 ans et 140 ans pour ce qui concerne les réserves gazières mondiales. Dans le même sens, les pays de l'OPEP estiment que la production de pétrole, qui s'élève actuellement à 104 millions de barils par jour, ne passera pas sous la barre des 90 millions de barils par jour avant 2050. 

Un portefeuille multiénergies

Pour respecter ses engagements climatiques tout en répondant à ses impératifs économiques, TotalEnergies a mis en place une stratégie multiénergies progressive. En Europe, par exemple, la compagnie française convertit ses stations-service en points de recharge multiénergies, incluant des bornes de recharge pour voitures électriques et des stations à hydrogène pour les poids lourds (en partenariat avec Air Liquide). Selon Patrick Pouyanné, cette transformation s’inscrit dans une vision plus large : « Notre ambition est de fournir une énergie plus abordable, plus propre et accessible au plus grand nombre. »

Outre le pétrole, TotalEnergies s’appuie également sur le gaz naturel pour atteindre ses objectifs. Moins polluant que le pétrole, la compagnie s'est fixée comme objectif que le gaz représente la moitié des ventes de son mix énergétique d'ici 2030. Dans cette optique, TotalEnergies investit massivement dans l'exploration de nouveaux gisements, notamment en mer du Nord britannique et aux États-Unis. Par ailleurs, la compagnie française a mis en place des mesures pour contrôler ses émissions de méthane, avec pour objectif de les réduire de 80 % d'ici 2030.

Diversifier les usages pétroliers

Enfin, et au-delà de la simple production énergétique, TotalEnergies poursuit « sa stratégie visant à réduire de 40 % ses ventes de produits pétroliers d’ici 2030, afin de ne pas vendre ni raffiner plus de carburants qu’elle ne produit de pétrole ». En ce sens, la compagnie française s'est engagée à diversifier les usages du pétrole, en se tournant vers des applications non énergétiques telles que la pétrochimie et les lubrifiants. « Ces usages non énergétiques, moins émetteurs de gaz à effet de serre, deviendront cruciaux à mesure que la mobilité s'orientera vers des solutions décarbonées, » explique-t-elle.

TotalEnergies mise ainsi sur une stratégie de long terme pour réduire l’impact environnemental tout en capitalisant sur les possibilités de croissance offertes par le marché et ses perspectives d'évolutions.