Le 30 octobre 2024, la Russie a imposé une amende colossale de 20 décillions de dollars à Google. Derrière cette sanction, qui dépasse largement le PIB mondial, se cache une bataille idéologique et géopolitique qui laisse perplexe. Entre satire et provocation, que reproche vraiment Moscou à Google, et pourquoi cette amende semble relever de l’absurde ?
Amende record pour Google : 20 000 milliards de milliards de milliards de dollars
La Russie inflige à Google une amende hors normes : pourquoi 20 décillions de dollars ?
La somme de 20 décillions de dollars représente un chiffre difficilement concevable : 20 000 milliards de milliards de milliards de dollars, soit environ 200 quintillions de fois le PIB mondial actuel estimé à 110.000 milliards de dollars. L’amende est calculée en roubles puis convertie pour obtenir une somme astronomique en dollars. Le tribunal russe explique que ce montant résulte d’une amende journalière de 100 000 roubles, doublée chaque semaine depuis l’été 2024, pour non-respect des injonctions.
Monamende | Équivalent en roubles | Équivalent en euros |
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20 décillions USD | 2 undécillions RUB (ce chiffre est souvent utilisé de façon théorique ou symbolique, car il dépasse toute valeur concrète possible dans l’économie mondiale) | 18,5 décillions EUR |
Les griefs russes envers Google
La Russie reproche à Google de bloquer des chaînes pro-Kremlin sur YouTube, incluant des médias d'État tels que Zvezda et Channel One. Ces chaînes, suspendues pour des raisons de "propagande" selon les règles de la plateforme, se retrouvent au cœur des tensions entre la Russie et les grandes entreprises technologiques américaines. Depuis le début de l'invasion en Ukraine, plusieurs réseaux sociaux et plateformes de diffusion occidentales ont restreint ou bloqué le contenu de médias russes.
Cette décision judiciaire est avant tout politique : Les tribunaux russes ont pris une décision provocatrice pour affirmer leur posture face aux plateformes américaines . La Russie utilise donc ce verdict comme un moyen de pression, plus symbolique que monétaire.
Google : une sanction théâtrale que personne ne peut payer
Derrière ce chiffre aux 36 zéros, l’objectif de la Russie semble moins économique que diplomatique. « Si Google tentait de payer, il s’attirerait les foudres des sanctions américaines », ironise Sergueï Ermolenko, avocat du cabinet Orlova/Ermolenko. La Russie sait pertinemment que Google ne pourra ni payer ni lever cette sanction sans provoquer un séisme économique.
Et puis, de toute manière, l’amende est tout simplement impossible à payer.
Pays | Entreprise | Montant de l’amende | Motif |
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États-Unis | 5 milliards USD | Violations de la vie privée | |
France | 50 millions EUR | Non-respect du RGPD | |
Union européenne | Amazon | 746 millions EUR | Utilisation des données personnelles |
Russie | 20 décillions USD (environ) | Blocage de chaînes pro-Kremlin |
Pour beaucoup d’analystes, cette sanction s’apparente à une satire juridique. La Russie dénonce ainsi de façon théâtrale ce qu’elle perçoit comme de la « censure américaine ». Par cette amende, Moscou joue un coup d’éclat, cherchant à susciter la réaction du public mondial sur le contrôle de l’information en ligne.