Les véritables causes de la dette Française semblent inconnues par beaucoup de personnalités ? Surprenant !

Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin 2024, et encore plus depuis la mise en place du nouveau gouvernement le 21 septembre, les propositions vont bon train avec analyses de celles qui seraient les plus propices pour relancer le pays sans perturber la relance, ou le dégrader socialement, tout en convenant aux trois principaux regroupements.

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Par Daniel Moinier Publié le 31 octobre 2024 à 5h30
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france, dette, note, agence, fitch, moody - © Economie Matin
6,8%A titre d’exemple la retenue sur salaire en 1960 était de 6,8%.

Equation qui semble presque impossible à résoudre tant les divergences existent économiquement, financièrement, politiquement !

Ce qui est inquiétant c’est que des économistes, instituts, enseignants, journalistes spécialisés et plus n’abordent que des sujets de politique générale évoquant des causes des déficits, de la dette qui sont à cent-lieux des véritables réalités. Et presque toutes les propositions tournent autour de plus d’impôts, de taxes, de réductions de dépenses. Alors que rien n’est encore terminé, les analyses en tous sens fusent, reprochant ceci ou cela, chacun y allant de son couplet.

Et pourtant deux seules causes principales existent depuis très longtemps, vraies également pour l’Europe et beaucoup de pays du monde, y compris de la Chine qui vient de s’y attaquer sérieusement sans faire de détail.

Les deux causes que presque tout le monde connaît mais que l’on laisse dans le « tiroir » particulièrement en France, surtout venant d’une gauche fortement hostile sont :

  1. L’augmentation constante de la durée de vie (surtout depuis la dernière guerre 39/45)
  2. La diminution des temps de travail et d’activité.

Il est possible d’en rajouter une troisième : La forte baisse de natalité depuis ces dernières années.

Ces trois éléments représentent la majorité des déficits et de la dette puisqu’elle en découle et cela surtout depuis 1982.

Durée de vie et ce qui s’y rattache :

En 1900, durée de vie 60 ans, en 2023, 84 ans soit 24 années de gagnées et un gain de 8 heures par jour, passé progressivement à 7 heures.

6 Salariés pour 1 retraité en 1945, 1,5 en 2023.

100 retraités en 1900, 15.500 en 2023, 170.000 prévus en 2070.

Durée de travail et d’activité :

En 1945, durée moyenne de travail = plus de 48 heures/Semaine et 1910 h/an et plus

En 2023, durée moyenne de travail = 38,1 heures/Semaine et 1669 h/an pour ceux à 35h, soit 300 heures de moins par année depuis 1945.

Chômage : Proche de zéro jusqu’en 1960 puis augmentation surtout depuis les années 1970 et les deux chocs pétroliers et surtout 1983. Il est monté sous Mitterrand à 10,7% en 1997 et 10.5% sous Hollande en 2014. Avec un plus haut chômage des jeunes à plus de 28%. C’est proportionnel.

Un salarié qui entre en chômage empêche l’embauche de 3 à 4 jeunes, c’est la cause du chômage élevé des jeunes.

Explosion des impôts, taxes, etc.

Plus les durées de travail ont diminué plus on a créé de taxes, impôts et prélèvements et augmenté les existants.

Il existe actuellement 483 impôts, taxes, contributions, cotisations en France.

Leur création a été constante surtout depuis1980.

160 taxes diverses et variées, de fin de carrière, bonus, mutuelle santé, carbone, cotisations supplémentaires, universitaires, amendes, sur le kilowatt automobile, sur les veufs et veuves, boîtes aux lettres, dépendance, gaz, eaux, vaches cradingues ? ampoules, ….

La TVA une invention française a été créée en 1954 au taux de 16.6% puis 18.6 en 1982, 20.6 en 1995, 19,6% en 2000 et en plus 7 à 10%, 20% en 2014 et 5.5 puis 0% réduite.

La TVA c’est 37% des rentrées de l’état avec 197 Mds.

L’autre prélèvement qui rapporte le plus, la CSG en 1991 créée par Michel Rocard au taux de 1.1% n’a cessé d’augmenter pour atteindre17.8% avec une assiette très étendue, pour combler les trous de la Sécurité Sociale et plus.

Le montant du prélèvement est proche des130 milliards actuellement.

La CRDS (Contribution pour le redressement de la Sécurité Sociale) a été créée en 1996 pour compenser la dette sociale.

L’Impôt Sociétés c’est 12%.

L’Impôt sur le Revenu c’est 17%.

Impôts sur les bénéfices entreprises : 48.1 Mds

L’impôt sur le capital et fortune : 87,8 Mds

Les impôts de production : 40.0 Mds

Les autres impôts : 35.8 Mds

Impôts sur les ménages : 112.0 Mds

Ce qui a très fortement augmenté ce sont les aides sociales. Celles des entreprises ont aussi bien progressé. Les sociétés ont fortement souffert d’une concurrence internationale inégale avec des coûts extrêmement bas. Débouchant sur des marges de plus en plus faibles dus à des prélèvements de plus en plus élevés, insupportables, provoquant des délocalisations, d’innombrables fermetures de sites surtout en campagne, avec leurs lots de licenciements et départs anticipés descendus jusqu’à 50 ans. Des coûts insupportables beaucoup plus importants dans les campagnes pour les entreprises, les collectivités locales, les commerces, l’immobilier, les transports en définitif pour l’état, beaucoup moins de rentrées, etc…

Le total des aides sociales gestion comprises s’élève à 860 Mds d’euros soit 57.3% du total des dépenses publiques, qui elles-mêmes représentent 58,1% du PIB !

Autre poste qui n’existait pas dans les années 1960/70, les aides aux entreprises. C’est près de 2000 dispositifs publics qui atteignent maintenant des montants énormes : 175 milliards d’euros et 74 milliards rien que pour les exonérations de charges par année. A cela s’est ajouté ponctuellement les aides aux entreprises pour faire face aux crises de 2020 et 2022 d’un montant de 92.4 milliards d’euros dont celles liées au chômage partiel.

Le document de l’état fait même apparaître un soutien financier total de 260.4 milliards d’euros pour les prêts garantis et reports de paiement des cotisations, soit 10% du PIB.

Et pourtant ce qui a le plus contribué au renchérissement des coûts, la perte de compétitivité et la baisse de consommation, c’est l’augmentation constante des prélèvements sociaux, salariés, entreprises.

A titre d’exemple la retenue sur salaire en 1960 était de 6,8%. En 2023 elle est près de 23% soit une hausse de 300%. Celle des entreprises a également augmenté. C’est de toute façon l’entreprise qui paie les salaires, les charges salariées et entreprise. Le coût du prix de l’heure s’en trouve ainsi doublé sans y ajouter le coût d’investissement, les actionnaires et bénéfice.

Il est bon de rappeler que la seule loi de la retraite à 60 ans coûte 300 milliards (euros d’aujourd’hui) par année depuis 1983.

Les 35 heures ont complété le tableau en augmentant le coût horaire, le coût d’investissement et diminué les embauches.

Les périodes qui ont aussi contribué au renchérissement de la dette se situe en 2002 : Le krach boursier de 2001/2002 a entrainé la disparition de grandes entreprises ou leur affaiblissement, la crise des subprimes de 2009, qui aura coûté près de 600 milliards d’euros de soutien à l’économie mais surtout au système bancaire. Puis la crise des gilets jaunes avec un coût estimé à 17 milliards, (en dispositifs, aides, etc).

Le COVID 19, coût estimé sur 3 ans, un total de 424 milliards sur 2020-2021-2022 et 95.000 décès.

Suivi du coût de l’inflation qui a barré la progression de la reprise et augmenter le taux de chômage alors que celui-ci était en diminution constante depuis 2017. L’estimation des pertes n’a pas encore été évaluée par les agences publiques ou autres.

LA SOLUTION déjà évoquée à plusieurs reprises : Augmenter le plus rapidement possible les durées de travail et d’activité. Le minimum serait 40 heures par semaine et 65 ans de départ en retraite (minimum) mis en place dans un délai le plus court possible, sans étalement ou mini. Puis établir une pérennité pour les départs. Voir l’exemple Hollandais qui augmente de 8 mois la durée d’activité à chaque allongement de durée de vie d’un an. C’est un minimum.

Tous les pays ont augmenté leur temps d’activité alors qu’ils avaient déjà des départs plus tardifs.

Et surtout il n’y aurait pas besoin d’aucune autre loi pour faire repartir rapidement l’activité et revenir au minimum à des comptes équilibrés et bien plus. Et surtout sans toucher aux taxes, impôts, prélèvements qui vont impacter production, productivité et pouvoir d’achat.

Avec un PIB qui augmentera substantiellement, tous les pourcentages vont diminuer, de déficit, de dettes, de charges, de pauvreté, etc…

Nos concitoyens ont mangé leur pain blanc avant de l’avoir gagné (60 ans et 35 heures et X préretraites.) Comme la cigale et la fourmi. Au lieu de travailler, je chantais, vous chantiez ? J’en suis fort aise et bien dansez maintenant. Au boulot….Mais il existe une solution à eux de la saisir…

www.danielmoinier.fr

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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