La commission des Finances a adopté un amendement le 29 octobre 2024 pour généraliser le repas à un euro dans les CROUS pour tous les étudiants.
Crous : le repas à un euro pour TOUS les étudiants pour bientôt ?
Une initiative pour soutenir tous les étudiants
Depuis 2020, les étudiants boursiers bénéficient d’un repas à 1 euro dans les restaurants universitaires CROUS, une mesure étendue ensuite aux étudiants précaires. Avec l’amendement adopté le 29 octobre 2024 par la commission des Finances de l’Assemblée nationale, tous les étudiants pourraient accéder à ce tarif symbolique pour leurs repas. D’après la députée socialiste Céline Hervieu, 1 étudiant sur 3 saute régulièrement des repas faute de moyens suffisants. La généralisation à 1 euro devrait ainsi permettre à une large majorité d’étudiants de manger sainement sans casser leur budget. Cependant, cette initiative reste encore conditionnée à l’adoption finale du projet de loi de finances par l’Assemblée nationale.
Groupe politique | Position | Argument |
---|---|---|
Groupe Renaissance | Contre | Mesure jugée « régressive et injuste » par le rapporteur spécial Thomas Cazenave |
Rassemblement National | Pour | Soutien au dispositif des repas à un euro |
La France Insoumise | Pour | Favorable au principe d'universalité des droits |
Pour Thomas Cazenave, rapporteur spécial du groupe Renaissance, cette mesure est problématique, car elle n’ajuste pas l’aide en fonction des revenus parentaux, créant ainsi une inégalité selon lui. À l’inverse, pour Jean-Philippe Tanguy du Rassemblement National, son parti « votera le dispositif des repas à un euro ».
90 millions d’euros ou plus : quel coût pour l’État ?
Le coût pour financer cette extension à tous les étudiants est estimé à 90 millions d’euros par an. Un montant important, mais bien moindre que la proposition initiale de 400 millions d’euros défendue par la députée LFI Marie Mesmeur. Selon elle, « seul un étudiant sur quatre est boursier », une donnée qui souligne que beaucoup d’étudiants en difficulté financière n'ont pas accès aux repas subventionnés. Actuellement, les repas au CROUS coûtent 3,30 euros pour les non-boursiers, un tarif déjà subventionné, mais toujours trop élevé pour certains.
Pour la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) et d'autres syndicats, l’urgence est bien réelle : la précarité étudiante s'aggrave, et le coût de la vie augmente chaque année. Selon Linkee, une association d’aide alimentaire, «Trois étudiants sur quatre disposent de moins de 100 euros par mois, soit moins de 3,33 euros par jour, pour s'alimenter, se soigner, s'habiller, se cultiver, se divertir après avoir payé les charges fixes ». Face à ce constat, les étudiants voient ce repas à un euro comme une solution concrète pour alléger leurs dépenses alimentaires. D'après Yanis Jaillet, secrétaire général de l'Union étudiante Bordeaux : « On ponctionne surtout sur l'alimentation et le loisir, et ça, ce n'est pas anodin. »
En fin de compte, l'amendement doit encore passer les étapes législatives pour être adopté définitivement. Reste à voir si ce projet portera ses fruits pour tous les étudiants, ou s’il s’arrêtera dans les limbes du budget 2025.