Les reculades à répétition du gouvernement ont donné à réfléchir à la Manif Pour Tous. Après avoir jeté dans la rue contre le mariage gay des centaines de milliers de français selon la police, des milions selon les organisateurs, le mouvement semblait avoir perdu sa raison d'être, une fois la loi Taubira adoptée. Mais depuis, il y a eu la reculade du gouvernement sur différentes taxes comme l'EBE, sous la pression du MEDEF et de la CGPME, mais surtout sur l'écotaxe sous la pression des bonnets rouges et des manifestations violentes.
Lors d'une conférence de presse, jeudi 6 novembre, les organisateurs de la Manif pour Tous ont annoncé avoir soumis au gouvernement cinq revendications, et attendre une réponse, faute de quoi, ils pourraient remobiliser dans la rue. "L'indifférence ou l'éventuelle absence de réponse à ces revendications susciterait une colère importante des familles" a ainsi déclaré Ludovine de la Rochère, la président de la Manif pour tous. La nouveauté, c'est que ces revendications n'ont plus rien à voir ou presque avec le mariage pour tous. Si la première d'entre elle porte sur la procréation médicalement assistée (PMA) dont le mouvement demande l'interdiction pour les couples d'homosexuelles et pour les femmes seules, ainsi que l'interdiction absolue de la gestation pour autrui (GPA), et e l'adoption par les homosexuels, la manif pour tous s'attaque aussi aux sujets fiscaux.
Ainsi, la réduction du quotient familial qui touche par définition les familles avec enfants doit être annulée pour la Manif pour Tous, mais aussi la suppression de la demi-part fiscale, maintenue à vie, qui bénéficiait jusqu'ici aux parents ayant élevé seul un enfant. De même, le mouvement demande l'abandon de la réforme du congé parental, qui peut désormais être partagé entre le père et la mère de l'enfant, source de conflits dans les couples qui se séparent avant ou après la naissance. La Manif pour Tous s'attaque aussi à la TVA sur les transports qui passera en janvier de 7 à 10% et frappe là encore prioritairement les familles, qui doivent financer les déplacements de leurs enfants.
Le mouvement demande également au gouvernement de revoir les temps d'activité périscolaires qui ont fait couler beaucoup d'encre ces derniers mois, et dont la Manif pour Tous affirme qu'ils "ouvrent la possibilité à des associations militantes de promouvoir l'identité de genre auprès des enfants".
La Manif pour Tous attend désormais la réponse du gouvernement d'ici à la fin du mois, mais déjà, sur les réseaux sociaux, de nombreux appels à manifester en janvier circulent. La première grande Manif pour tous, qui avait rassemblé 340 000 personnes selon la police, plus d'un million selon les manifestants, sur le champ de Mars à Paris et alentours, avait eu lieu le 13 janvier...