Rien ne va plus entre Bercy, Matignon et le ministère de la Défense.
Les deux premiers veulent annuler 500 millions d'euros de crédits en 2013. L'hôtel de Brienne refuse catégoriquement.
Le gouvernement doit trouver 3 milliards d'euros de crédits nouveaux
Loi de Finances rectificative oblige, il va falloir trouver 3 milliards d'euros de crédits nouveaux. Et pourquoi, dans ce cas, ne pas aller en chercher un peu… chez les militaires ? Bien que ces derniers commencent à être habitués d'être tondus aux besoins de la République, cette fois-ci rien ne va plus entre Bercy, Matignon, et le ministère de la Défense qui s'oppose catégoriquement à ce nouveau prélèvement sur les fonds de l'armée.
La Défense doit y participer à hauteur de 500 millions d'euros
Car après le Livre blanc de la Défense et la Loi de Programmation Militaire (LPM) qui a déjà fortement, dans les faits, entamé les moyens de la Défense, ces 500 millions d'euros ne passent vraiment pas en travers de la gorge des militaires. Cette loi de Finances rectificative doit être présentée en Conseil des ministres mercredi prochain.
Dans une interview accordée aux Echos jeudi, Bernard Cazeneuve, ministre délégué au Budget, a tenté d'être rassurant. Pour lui, ces 3 milliards de crédits supplémentaires seront compensés "à l'euro près par autant d'annulations réparties sur l'ensemble des ministères, y compris d'ailleurs ceux qui bénéficient des ouvertures". Et cela en se servant dans les crédits gelés durant l'année. Ainsi, à ce sujet, les militaires ont dû mettre de côté 1,54 milliard d'euros de côté.
Clause de solidarité ministérielle VS facture des opérations extérieures
C'est ce qu'on appelle la clause de solidarité interministérielle. Chaque ministère doit donc se serrer la ceinture, au prorata de son poids dans le budget de l'Etat. Plus un ministère est important, plus il doit concéder une somme importante, dans ce cas. Ce qui explique les 500 millions d'euros réclamés à la Défense cette année.
Mais pour les militaires, ce n'est pas possible. On estime que Bercy récupère les fonds qu'elle avait accordé pour régler la facture des opérations extérieures, comme le Mali, par exemple, pour lequel la facture a explosé. L'autre problème, c'est que pour régler toutes ses factures, et éviter que le report de charges sombre dans le rouge, la Défense doit récupérer 100 % des crédits gelés. Un tableau à double entrée qui fait figure de casse-tête pour le gouvernement.