Bonnets rouges : le gouvernement essaye de calmer la révolte bretonne en saupoudrant de l’argent virtuel

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 8 novembre 2013 à 15h32

On en oublierait presque que la France a perdu ce vendredi matin son AA+ chez Standard & Poor's et que Bernard Cazeneuve, le ministre délégué au Budget, a déclaré hier "l'argent public sera durablement rare". Comme si de rien n'était, Guillaume Garot et Stéphane Le Foll, respectivement ministre délégué à l'Agroalimentaire et ministre de l'Agriculture, ont rencontré les organisations syndicales bretonnes à la préfecture de Rennes pour parler du "pacte d'avenir pour la Bretagne".

Qu'ont-ils sorti de leur poche ? De l'argent, virtuel, cela va sans dire ou dont ils ne disposent pas directement. Il en est ainsi des quelques 550 millions d'euros promis pour financer 42 projets de développement dans la région, et pour lesquels la Banque Publique d'Investissement (BPI) est sollicitée. Outre le fait que la plupart de ces dossiers étaient déja en cours d'instruction, et qu'il ne s'agit pas d'investissements nouveaux, la Banque Publique d'Investissement est théoriquement seule juge des dossiers dans lesquels elle intervient.

Quant aux agriculteurs, pilier de la révolte des Bonnets Rouges, Stéphane Le Foll leur a promis de doubler les aides de la Politique Agricole Commune (PAC), les passant de 175 millions d'euros à 368 millions d'euros, alors même que Bruxelles veut à tout prix les réduire. Si l'enveloppe totale des aides à l'agriculture pour la France névolue pas (environ 20 % des 58,8 milliards d'euros distribués par an en Europe) il faudra bien les enlever quelque part....

Au final, le "pacte d'avenir pour la Bretagne" devrait sauver ou créer un millier d'emplois à coups d'aides et de financements publics. Malheureusement, les dépôts de bilan et liquidations qui se succèdent dans la région depuis le début de l'année ont déjà détruits ou menacent 2000 emplois, ce qui fait dire aux organisations syndicales que le compte n'y est pas...

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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