La question de l’emploi des seniors revient sur le devant de la scène. Les partenaires sociaux et le patronat se retrouvent autour de la table. L’enjeu : trouver des pistes pour améliorer la situation. Parmi elles, la création d’un CDI spécial.
Emploi des seniors : bientôt un CDI spécial pour les plus de 60 ans ?
L'emploi des seniors refait parler de lui
En France, le taux d'emploi des seniors, particulièrement ceux de plus de 60 ans, reste un défi majeur. Pour y remédier, des négociations débutent entre le patronat et les syndicats. Ces discussions visent à introduire des mesures concrètes pour encourager l'embauche et le maintien en emploi des travailleurs expérimentés. Le sujet est d'autant plus crucial avec le décalage de l'âge de départ à la retraite. L'une des propositions phares de ces négociations est la création d'un "contrat de valorisation de l'expérience" ou CDI senior, destiné aux demandeurs d'emploi âgés de 60 ans et plus.
Ce type de contrat permettrait aux seniors inscrits à France Travail (ex-Pôle Emploi) de bénéficier d'une transition progressive vers la retraite tout en compensant une éventuelle baisse de revenu. En effet, grâce à ce contrat, les droits au chômage pourraient être combinés avec la rémunération perçue dans le nouveau poste, à condition que celle-ci soit inférieure d'au plus 30 % par rapport au précédent emploi.
Le CDI senior, déjà proposé lors des négociations précédentes mais rejeté par les syndicats, a été révisé pour inclure plusieurs ajustements. Notamment, le patronat suggère que ce contrat ne puisse concerner un employé ayant récemment travaillé en CDI dans la même entreprise au cours des six derniers mois. Cette limitation vise à éviter des abus de la part des employeurs qui pourraient exploiter le dispositif pour renouveler d'anciens salariés sous de nouvelles conditions moins avantageuses.
De plus, un avantage fiscal pour les entreprises est prévu : en cas de mise à la retraite anticipée, l'employeur serait exonéré de la contribution patronale de 30 % sur l'indemnité de départ. Sans oublier de bénéficier d'une réduction progressive des cotisations d'assurance chômage à partir de 60 ans.
La retraite progressive : un outil au cœur des négociations
Un autre point important de ces négociations est l'accès facilité à la retraite progressive. Actuellement réservé aux salariés proches de l'âge légal de départ, ce dispositif permettrait aux seniors de bénéficier d'une fraction de leur retraite tout en continuant une activité professionnelle réduite. La nouvelle proposition des organisations patronales envisage d'abaisser l'âge d'accès à ce dispositif à 60 ans, au lieu de deux ans avant l'âge légal de la retraite, fixé à 64 ans à partir de 2030.
Ce projet répond en partie aux revendications des syndicats qui souhaitent faire de la retraite progressive un droit opposable pour les salariés. En d'autres termes, les employeurs ne pourraient plus refuser cette option à un salarié souhaitant alléger sa charge de travail. Cependant, le projet d'accord actuel impose une condition : le calcul des cotisations de retraite doit se faire sur la base du salaire d'un temps plein, mais uniquement avec l'accord de l'employeur.