C’est un véritable coup de tonnerre qui s’est abattu dans le ciel du foot anglais. BT, l’opérateur historique équivalent d’Orange outre-Manche, montre ses muscles et s’est emparé d’un lot prestigieux de compétitions.
Un milliard pour s’offrir le ballon rond
BT s’est ainsi offert les droits de diffusion pour les trois prochaines saisons de l’Europa League et surtout, de la Champions League, la plus importante des coupes européennes de football. La facture est à la hauteur du prestige de ces championnats : 900 millions de livres, plus d’un milliard d’euros ! Ce coût représente une hausse de 125% par-rapport au lot tri-annuel précédent. Le coup est rude pour BSkyB, propriété de Rupert Murdoch, et ancien diffuseur de ces coupes. L’action du bouquet de chaînes accuse en effet une baisse de 10% et à terme, une baisse de son nombre d’abonnés.
Une rentabilité incertaine
BT va devoir maintenant rentabiliser ce coûteux achat. Les abonnés à ses offres internet, notamment la fibre optique, pourraient grimper d’un million supplémentaire, soit 400 millions de livres par an… dans le meilleur des cas. Quoi qu’il en soit, l’opérateur devra nécessairement multiplier les recrutements car il s’est déjà arrogé une partie des matchs de la Premier League (la L1 anglaise), du rugby et du tennis, là aussi pour un milliard de livres. Ces retransmissions sportives sont offertes à ses abonnés web au travers de plusieurs chaînes gratuites.
Cet investissement sportif est un pari pour BT, qui joue gros dans cette affaire. Quant à BSkyB, il s’agit de relativiser : la Champions League ne représente que 3% de son offre de contenus sportifs. On verra dès 2015 si BT compte poursuivre ses achats puisque les droits de diffusion de la Premier League seront remis en jeu.