Ces dernières années, la fraude au paiement a connu une croissance exponentielle. Selon la BCE et l’Autorité bancaire européenne, en 2023, l’Europe a enregistré plus de 7 millions de fraudes, dont 3 millions en France, le pays le plus touché. Ce problème touche les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, pourtant, il est évitable grâce à une bonne stratégie de prévention de la fraude.
Fraude aux paiements : décryptage et stratégies de protection des entreprises
Types de fraude au paiement
La fraude au paiement peut être classée en deux catégories : la fraude avec présentation de carte bancaire (CP) et la fraude sans présentation de carte bancaire (CNP). La fraude avec présentation de carte bancaire se produit lorsque la carte physique est impliquée dans la transaction, ce qui la rend plus fréquente dans les commerces physiques. La fraude sans présentation de carte bancaire se produit lorsque les transactions sont effectuées sans carte physique, généralement en ligne ou par téléphone. Ce type de fraude est de loin le plus important des deux groupes. Plus précisément, la fraude CNP représentait 73 % de toutes les pertes liées à la fraude au paiement par carte en 2023.
Fraude à la carte de crédit
La fraude à la carte de crédit se produit lorsque quelqu'un utilise les informations de la carte de crédit d'une autre personne sans son autorisation pour acheter un produit ou service ou retirer des fonds. Cela peut se produire en cas de vol physique de la carte ou, plus couramment, en trouvant des informations sur la carte de crédit sur le dark web. La fraude à la carte de crédit est une fraude courante mais peut être minimisée grâce à un logiciel fiable de détection des fraudes au paiement qui sécurise tous les points finaux et bloque les menaces automatisées en temps réel.
Fraude à la carte de débit
La fraude à la carte de débit se produit lorsqu'un fraudeur accède au compte bancaire d'une personne par le biais des informations relatives à sa carte de débit. Cela lui permet d'acheter ou de retirer de l'argent directement depuis le compte bancaire de la victime. Contrairement à la fraude à la carte de crédit, la fraude à la carte de débit a un impact immédiat sur le solde réel de la victime. Selon des projections, les pertes liées à la fraude à la carte bancaire devraient atteindre 165 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Il s'agit donc d'un enjeu de taille. Les institutions financières peuvent se protéger contre la fraude à la carte de débit grâce à la détection en ligne des fraudes aux transactions, qui permet d'identifier les transactions suspectes en temps réel.
Fraude au virement bancaire
Également connue sous le nom de fraude par virement, la fraude au virement bancaire consiste à inciter des personnes ou des entreprises à envoyer de l'argent sur des comptes frauduleux. Les entreprises peuvent lutter contre la fraude au virement bancaire grâce à l'authentification multifactorielle et à des algorithmes avancés de détection des fraudes qui identifient des schémas de transaction inhabituels. Le rôle de la sensibilisation est également crucial, car le fait qu'un employé ou une personne soit conscient des tactiques de fraude courantes l'aidera à repérer les risques avant qu'ils ne se transforment en fraude.
Fraude au chèque
La fraude au chèque est un délit financier qui consiste à créer, modifier, falsifier ou utiliser un chèque dans le but d'obtenir illégalement de l'argent d'un compte dont on n'est pas le titulaire.
Les fraudeurs utilisent différentes techniques pour commettre des fraudes au chèque. Ils modifient des chèques légitimes, en créent de faux et volent des chèques à des victimes qui ne se doutent de rien. Les institutions financières peuvent minimiser la fraude au chèque grâce aux technologies d'analyse d'image et aux systèmes de détection de la fraude basés sur l'IA.
Fraude au paiement mobile
La fraude au paiement mobile se produit lorsqu'un fraudeur exploite les vulnérabilités des systèmes de paiement mobile pour dérober des informations financières, corrompre un processus de paiement ou effectuer des transactions non autorisées. Le mobile étant de plus en plus utilisé pour réaliser des transactions financières, il s'agit d'une fraude en pleine expansion. Les fraudeurs utilisent souvent des techniques sophistiquées pour accéder au mobile d'une personne ou pour l'inciter à révéler des informations sensibles (ingénierie sociale). Ces techniques comprennent les account takeovers, les fausses applications, les attaques de phishing et la fraude par échange de cartes SIM. Les fournisseurs de services de paiement mobile peuvent réduire la fraude grâce à l'authentification biométrique, la détection des fraudes en temps réel et d'autres mesures de sécurité avancées.
Comment la fraude au paiement se produit-elle ?
Le vol d'identité : les fraudeurs volent des informations personnelles et financières pour effectuer des transactions non autorisées. Il peut s'agir de méthodes telles que la fouille de poubelles, le vol de courrier ou le piratage de bases de données contenant des informations sensibles.
- Le phishing : les fraudeurs utilisent des emails, des sites web ou des SMS trompeurs pour inciter les gens à révéler leurs données financières. Ils se font souvent passer pour des entreprises ou des institutions légitimes afin de gagner la confiance de la victime.
- Le skimming : les criminels fixent des dispositifs sur les distributeurs de billets ou les terminaux de point de vente pour capturer les informations relatives aux cartes lorsque les utilisateurs passent leur carte dans le lecteur. Les données volées sont ensuite utilisées pour générer des cartes falsifiées ou effectuer des achats en ligne non autorisés.
- La fraude par rétrofacturation : également connue sous le nom de « fraude amicale », la fraude par rétrofacturation se produit lorsqu'un client effectue un achat légitime, mais conteste ensuite la transaction auprès de sa banque pour obtenir un remboursement. Le fraudeur conserve à la fois l'article acheté et la somme remboursée.
- Compromission des e-mails professionnels (BEC) : les escrocs se font passer pour des cadres ou des fournisseurs de l'entreprise de la victime pour l'inciter à transférer des fonds sur des comptes frauduleux. Cette forme sophistiquée de fraude implique souvent des recherches approfondies et des tactiques d'ingénierie sociale.
- Logiciel malveillant: les cybercriminels utilisent des logiciels malveillants (malware) pour infiltrer des appareils ou des réseaux et voler des informations financières. Il peut s'agir d’enregistreurs de frappe qui capturent les mots de passe, ou d'applications plus complexes visant à manipuler les opérations bancaires réalisées en ligne.
Les entreprises se doivent de réagir
Malgré l’augmentation des différents types de fraude, les entreprises disposent de plusieurs armes pour se défendre et ne plus subir cette situation préoccupante.
- Adopter des mesures de sécurité rigoureuses : le chiffrement, la tokenisation et les passerelles de paiement sécurisées permettent de protéger les données des transactions. Le chiffrement rend les données illisibles pour les utilisateurs non autorisés, tandis que la tokenisation remplace les informations sensibles par des équivalents non sensibles. Les passerelles de paiement sécurisées constituent une couche de sécurité supplémentaire entre les commerçants, les banques et les consommateurs.
- Surveiller les transactions pour détecter toute activité suspecte : pour détecter des comportements inhabituels, il convient d'utiliser des outils d'analyse avancée et l’apprentissage automatique. La surveillance en temps réel permet d'identifier et de traiter les activités frauduleuses dès qu'elles se produisent, minimisant ainsi les dommages potentiels.
- Sensibiliser ses collaborateurs : il s'agit de s'assurer que ses employés sont capables de reconnaître et d'empêcher les transactions frauduleuses. Des sessions de formation régulières et des formations sur les dernières tactiques de fraude peuvent considérablement améliorer le niveau de sécurité au sein de l'entreprise.
- Utiliser un logiciel de détection des fraudes : ces logiciels peuvent identifier les activités suspectes, signaler les transactions frauduleuses et s'adapter aux nouvelles méthodes de fraude à mesure qu'elles apparaissent. Ils utilisent souvent une combinaison de filtres basés sur des règles, de l’apprentissage automatique et de l'analyse comportementale pour fournir une protection exhaustive.
- Mettre régulièrement à jour les protocoles de sécurité : il s'agit de rester informé des dernières tactiques de fraude et d'adapter ses mesures de sécurité au fur et à mesure. Les cybercriminels font constamment évoluer leurs méthodes, il faut donc rester vigilant et s'adapter.
- Limiter l'accès aux informations sensibles : des contrôles d'accès stricts permettent de s'assurer que les employés n'ont accès qu'au minimum de données nécessaires à la réalisation de leur travail. Cette approche minimise le risque de fraude interne et réduit l'impact d'une attaque externe qui aurait atteint son objectif.
La fraude au paiement est une menace croissante et de plus en plus sophistiquée qui peut affecter toutes les entreprises. Bien qu'il puisse sembler difficile de se protéger contre tous les types de fraude, il est possible de minimiser la menace en faisant appel aux bonnes technologies. Il est primordial que les entreprises s'équipent de solutions robustes de prévention de la fraude au paiement, implémentent l'authentification multifactorielle dans la mesure du possible et sensibilisent régulièrement leurs employés et leurs clients aux évolutions de la fraude au paiement.