Les automobilistes qui espéraient voir disparaître les péages devront patienter encore longtemps. Le Sénat a récemment confirmé, via un rapport publié le 23 octobre 2024, sa position en faveur du maintien des autoroutes payantes, rejetant l’idée d’une gratuité à l’échéance des contrats de concession, prévue entre 2031 et 2036.
Autoroutes : elles ne sont pas prêtes de redevenir gratuites
Pas de retour aux autoroutes gratuites pour le Sénat
Depuis la privatisation des autoroutes en 2006, les sociétés concessionnaires, comme Vinci, Eiffage et Sanef, ont empoché environ 40 milliards d’euros de recettes sur les dix dernières années. Une somme qui n'a pas manqué d'attirer les critiques des automobilistes, pour autant, ces recettes participent aussi, et c'est le but des contrats de concessions autoroutier, à la modernisation du réseau. De fait, et comme le rapporte LCP, les sénateurs estiment, au grand damn des usagers, qu'il serait contre-productif de revenir à des autoroutes gratuites.
« Les péages sont essentiels pour assurer le financement de l'entretien et des investissements futurs », rappelle le rapport sénatorial. En effet, les infrastructures nécessitent des travaux coûteux qui sont estimés à 7 milliards d'euros par la Cour des Comptes, notamment pour les ouvrages d’art, dont la remise en état est évaluée à 2 milliards d’euros. En l’absence de péages, ces coûts devraient être supportés intégralement par les finances publiques, soit les contribuables.
Faire respecter les obligations des sociétés privées
Outre les travaux de remise en état, de nombreux projets d'élargissement de voies restent en attente. Le Sénat déplore en effet que les sociétés d’autoroutes n’aient pas respecté tous leurs engagements contractuels. Comme le précise LCP, environ 1 000 kilomètres d’élargissements prévus n’ont pas été réalisés, chantier qui est estimé entre 1 et 5 milliards d'euros.
De fait, le rapport sénatorial insiste sur la nécessité d’imposer aux concessionnaires des obligations plus strictes avant la fin des contrats, notamment la création d'un cahier de charge, et le renforcement des contrôles sur les sociétés privées « Ces élargissements ont souvent été jugés non utiles ou non urgents par les gestionnaires. Mais il faut soit les exécuter, soit faire d’autres travaux, soit rendre l’argent à l’Etat. On ne peut pas les oublier comme ça ! », vilipende le rapporteur du texte, le sénateur Hervé Maurey. l