Une nouvelle contribution sur les boissons sucrées pourrait voir le jour dans le cadre du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2025. Cette initiative, portée par différents amendements à l’Assemblée nationale, suscite l'inquiétude du Syndicat des Boissons Sans Alcool (SBSA). Ce dernier a récemment averti des conséquences que pourrait générer cette surtaxe sur le budget des ménages et sur l’ensemble de la filière des boissons non alcoolisées.
Une taxation déjà lourde en France
La France est déjà en situation de surtaxe depuis l’instauration d’une taxe sur les boissons sucrées en 2012, qui pèse actuellement pour près de 500 millions d’euros dans les budgets publics. Dans le cadre de l’indexation annuelle sur l’inflation, les projections pour 2025 estiment une augmentation de plus de 10% de cette taxe, représentant un ajout d'environ 50 millions d'euros. Cette pression fiscale supplémentaire arrive à un moment délicat, où le contexte économique général est marqué par une hausse des coûts des matières premières et des contraintes réglementaires.
À ce titre, le SBSA prévient que cette surcharge pourrait entraîner une nouvelle inflation au sein du secteur, impactant directement le pouvoir d'achat des Français. "Une surtaxe discriminant une catégorie de produits ne fera qu’amplifier la pression inflationniste sur les familles françaises", a déclaré le syndicat. Un sondage récent mené par Odoxa pour le SBSA révèle que 67% des consommateurs estiment que l'imposition actuelle a déjà contribué substantiellement à la hausse des prix des boissons sucrées sans pour autant être efficace dans la réduction de leur consommation.
Des enjeux de santé publique non assumés
Il est important de noter que les recettes générées par cette taxe ne sont pas réinvesties dans des programmes dédiés à la santé publique. D'après le SBSA, il serait pertinent d'affecter ces fonds à des mesures de prévention en matière de nutrition et d'activités sportives, contribue à une approche plus holistique de la consommation. En effet, "renforcer les mesures de prévention en tenant compte des différentes composantes que cela recouvre" pourrait s'avérer bénéfique pour la société.
Les entreprises invoquent également leurs efforts continuels pour réduire leur impact sucre sur le marché. Selon l’Observatoire de l’Alimentation (OQALI), entre 2013 et 2019, les producteurs de boissons sans alcool ont réduit en moyenne de 7% la quantité de sucre dans leurs produits. Dans certaines catégories comme les eaux aromatisées ou les colas, les diminutions atteignent respectivement 25% et 31%. Ces statistiques soulignent une volonté d'adapter l'offre face à la demande croissante d'options plus saines.
Une filière en souffrance
Le secteur des boissons sans alcool représente un chiffre d'affaires de 4,5 milliards d'euros et génère de nombreux emplois sur le territoire français. Cependant, l'anticipation d'une nouvelle surtaxe dans un environnement économique déjà sous pression pourrait aggraver la situation. Le SBSA rappelle que plus de 11 000 postes sont directement liés à cette activité, auxquels s'ajoutent potentiellement 50 000 emplois indirects.
À l'heure où le modèle économique français est mis à l'épreuve par la concurrence internationale et la nécessité de transition écologique, il apparaît essentiel d’approcher cette nouvelle taxation avec précaution. "Dans un secteur déjà marqué par des contraintes croissantes, il est vital de trouver un équilibre entre la santé publique et le soutien aux entreprises", conclut le SBSA. Les débats autour du PLFSS pour 2025 s'annoncent donc cruciaux, tant pour les consommateurs que pour les acteurs du secteur.