Au cœur d’une compétition internationale accrue, l’industrie agroalimentaire française affronte un déclin important. Deuxième exportateur mondial il y a vingt ans, la France se retrouve aujourd’hui en sixième position. Les enjeux de cette chute sont capitaux tant pour l’économie nationale que pour les entreprises du secteur.
L’agroalimentaire français en perte de vitesse
Une compétition exacerbée
Symbole d'un recul annoncé, le pavillon français au salon du Parc des expositions de Villepinte ne brille plus comme avant. Cette année, il est surpassé en nombre par les exposants italiens, reflétant une réalité plus large d'un secteur autrefois dominant. L'Ania, qui regroupe 15,000 entreprises françaises, souligne une diminution de la part de marché à l'export, hors vins et spiritueux, passant de 8% en 2000 à seulement 4,4%.
Des dissensions internes aggravent la situation, notamment au sein de l'Ania, où la fédération des industriels du lait envisage de quitter les rangs. Cette instabilité syndicale risque de compliquer davantage la capacité d'action collective pour renforcer la présence française sur les marchés internationaux. « Nous avons toujours du mal à nous organiser pour aller conquérir ensemble des marchés à l’étranger. C’est un problème culturel. Mais c’est aussi lié au fait que nous dépendons de plusieurs ministères, ce qui trouble notre visibilité à l’export. », a expliqué Jean-François Loiseau, président de l’Ania dans des propos partagés par Le Figaro.
Des freins multiples à l'internationalisation
La France s'essouffle sous plusieurs contraintes, allant des conditions météorologiques défavorables affectant le blé à des tensions commerciales avec la Chine. Ces facteurs nuisent à l'export des trois principaux moteurs économiques du secteur : vins et spiritueux, produits laitiers et céréaliers, qui subissent également une baisse de consommation mondiale.
Des mesures fiscales et réglementaires contraignantes pèsent aussi sur les entreprises. Les taxes et la législation comme la loi LME de 2008 favorisent une guerre de prix qui diminue la compétitivité des entreprises françaises, malgré une amélioration de leur taux de marge entre 2019 et 2022. Cette situation alarmante pourrait mener à un déficit de la balance commerciale agroalimentaire française pour la première fois cette année.