Bonus réparation : une aide bienvenue, mais à double tranchant

Réparer plutôt que jeter, c’est l’objectif du bonus réparation, une initiative qui vise à alléger les coûts de réparation de nos appareils et objets du quotidien. Alors que cette aide pourrait disparaître dans les prochains budgets de l’État, il est intéressant de se demander si elle est vraiment bénéfique pour nos portefeuilles ou si elle cache un risque d’inflation.

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 22 octobre 2024 à 14h30
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Bonus réparation : une aide bienvenue, mais à double tranchant - © Economie Matin
30 %Vous avez une paire de chaussures à ressemeler ? Le bonus vous offre 15 euros, réduisant la facture d’environ 30 %, ce qui est loin d’être négligeable.

Bonus réparation : un petit coup de pouce pour vos objets du quotidien

Le bonus réparation, qu'est-ce que c'est vraiment ? Lancée par le gouvernement, cette aide permet de subventionner une partie des frais de réparation de vos objets du quotidien, qu'il s'agisse de votre électroménager, de vos vêtements ou même de votre vélo. Mais attention, cet avantage pourrait bien disparaître dans les prochains budgets de l'État. Comment ça marche ? Plutôt que de vous verser directement l'argent, ce bonus est alloué aux réparateurs. Par exemple, vous avez une paire de chaussures à ressemeler ? Le bonus vous offre 15 euros, réduisant la facture d’environ 30 %, ce qui est loin d’être négligeable. Le bonus s'applique à de nombreux objets : du petit électroménager à vos appareils plus imposants.

Le bonus ne s’arrête pas aux chaussures ! Vous avez une machine à café défectueuse ? Au lieu de la mettre de côté en espérant la réparer un jour ou pire, de la remplacer par une neuve, vous pouvez envisager de la confier à un professionnel. Avec le bonus réparation, vous pourriez économiser entre 15 et 30 euros. Et cela ne s’arrête pas là. Pour les appareils plus coûteux comme les lave-linges ou les lave-vaisselles, le montant du bonus peut grimper jusqu'à 40, voire 50 %. Autrement dit, ce qui pouvait sembler une réparation coûteuse devient une option beaucoup plus abordable, encourageant ainsi la réparation plutôt que le remplacement.

Un piège inflationniste ?

Au-delà de l’aspect économique, le bonus réparation a un objectif écologique : réduire le gaspillage en encourageant la réparation des objets encore fonctionnels. Pourquoi jeter quand on peut réparer ? Cette aide vise à prolonger la durée de vie de nos biens, réduisant ainsi la production de déchets. Cela concerne aussi bien les vêtements que l’électroménager ou même les vélos. Imaginez : un simple bouton manquant sur un manteau ne justifie plus un achat neuf, vous pouvez désormais faire recoudre ce bouton avec un soutien financier.

Cependant, tout n’est pas rose avec ce bonus. Un risque majeur, à mes yeux, est celui de l’inflation. Lorsque des aides financières sont distribuées de façon systématique, certains professionnels pourraient être tentés de gonfler les prix pour absorber ce surplus. Par exemple, un cordonnier voyant arriver le fameux bonus de 15 euros pourrait être tenté d’augmenter ses tarifs. Cela créerait ainsi un effet contre-productif, rendant la réparation tout aussi coûteuse qu’auparavant, voire plus chère. Il est donc essentiel de rester vigilant et de surveiller l’évolution des prix pour que cette aide ne devienne pas une excuse à l'inflation.

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Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

1 commentaire on «Bonus réparation : une aide bienvenue, mais à double tranchant»

  • Il arrive déjà exactement la même chose, Jean-Baptiste, avec les crédits CEE quand tu fais des travaux d’isolation ou autres. Je l’ai constaté : les entreprises absorbent les subventions qui deviennent un large pour elles. C’est toi l’effet pervers de ce système de subventions. L’Etat ne devrait vraiment plus se mêler de ça.

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