En 2025, le budget de la défense française va augmenter de 3,3 milliards d’euros. Mais concrètement, comment cet argent sera-t-il réparti ?
Budget de la défense : à quoi serviront les 50 milliards ?
Une augmentation notamment du budget pour l'armée
Le ministère des Armées n’est pas épargné par les restrictions budgétaires. Au contraire, le budget de la défense connaîtra une augmentation notable en 2025, pour atteindre 50,5 milliards d’euros. C’est un bond de 3,3 milliards par rapport à 2024, conformément à la Loi de Programmation Militaire (LPM) 2024-2030. Près des deux tiers de ce budget (31,3 milliards) seront consacrés aux équipements militaires, confirmant ainsi la volonté de moderniser les forces armées françaises. Parmi ces dépenses, une large part sera dédiée aux missiles stratégiques, à la construction du futur porte-avions et aux drones de combat. Le reste du budget est réparti entre les salaires, les missions extérieures et les frais de fonctionnement.
Parmi les postes de dépenses majeurs, la dissuasion nucléaire reste prioritaire avec près de 6 milliards d’euros alloués, en hausse de 500 millions. Cette enveloppe permettra notamment le développement de la nouvelle version du missile stratégique M51, embarqué sur les sous-marins lanceurs d’engins (SNLE). En parallèle, 2025 marquera le lancement officiel du programme de porte-avions de nouvelle génération (PANG) et l’augmentation de l'investissement dans le Rafale F5, la future version connectée du célèbre avion de chasse français. Le développement des drones de combat, qui accompagneront les chasseurs d’ici à 2030, bénéficiera aussi d’une attention particulière avec une première injection de 55 millions d’euros, annonçant un programme ambitieux.
Des livraisons d’équipements clés attendues
L’année 2025 sera également marquée par la livraison de plusieurs équipements stratégiques. Parmi eux, la frégate FDI Amiral Ronarc’h, deux avions Atlantique 2 rénovés, ainsi que 14 nouveaux Rafale. Les forces spéciales bénéficieront, quant à elles, de véhicules légers et de nouveaux fusils d’assaut HK416. En parallèle, la commande de missiles Mistral et Scalp permettra de renforcer encore les capacités offensives des forces armées. Ces livraisons confirment la montée en puissance technologique de l’armée française, notamment avec l’accent mis sur les systèmes de défense sol-air et les innovations dans le domaine spatial.
Malgré cette hausse budgétaire, plusieurs incertitudes demeurent. Les fonds gelés par Bercy, qui représentent 2,6 milliards d’euros, constituent une menace pour les projets de 2025 si ces crédits ne sont pas débloqués. De plus, les coûts des opérations extérieures (OPEX) et des missions intérieures (Missint), comme celles en Roumanie ou en Estonie, continuent de peser lourd sur les finances. Enfin, le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, a estimé entre 300 et 400 millions d’euros le coût de la sécurisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, lors de son audition devant les députés de la commission de la Défense le 15 octobre 2024.