Incroyable en France, le pays des allocations en tous genres, mais pourtant vrai, si l'on en croit le rapport Fragonard remis au Premier ministre il y a un an. Des millions de personnes éligibles pour telle ou telle prestation sociale, ne les réclameraient pas.
Conséquence de cela, et même si le chiffre est évidemment difficile à établir, ce sont près de six milliards d'euros qui ne seraient pas distribués à de telles fins, chaque année. Un comble pour de l'argent gracieusement mis à disposition des plus démunis par le gouvernement.
6 milliards d'euros d'aides non-réclamées chaque année
Dans le détail, deux millions de personnes n'auraient pas réclamé leur RSA, tout autant pour l'aide à la complémentaire santé, 500 000 bénéficiaires pour la CMU, et la liste continue pour atteindre finalement les six milliards d'euros non-demandés du rapport Fragonard. Les explications à cela sont multiples. La complexité des démarches, la méconnaissance des prestations, une mauvaise orientation, la peur de la stigmatisation pourraient justifier un tel fait.
Une priorité pour le gouvernement
Le gouvernement souhaite bien y remédier. A l'image de Jean-Marc Ayrault, qui l'an dernier, lors de la conférence de lutte contre la pauvreté, a fait de la réduction de ce non-recours aux prestations sociales l'un de ses objectifs majeurs. Une prise de conscience qui tombe bien car les préfets n'en peuvent plus.
Bientôt un formulaire unique pour toutes ces aides ?
D'ici la fin de l'année, justement, une circulaire devrait être distribué dans toutes les préfectures pour leur demander de faire travailler de concert toutes les administrations concernées par les aides sociales. Dans le collimateur du gouvernement, les services de l'assurance-maladie, les caisses d'allocations familiales, Pôle emploi, les centres d'action sociale des communes, qui devront faire preuve de zèle et de pédagogie pour remédier à un tel problème.
Un solution à cela pourrait consister en la mise en place d'un formulaire unique, de manière à simplifier considérablement les démarches, comme le préconise notamment Marie-Arlette Carlotti, la ministre déléguée chargée de la Lutte contre l'exclusion.