Placement : un nouveau record pour l’assurance-vie !

L’assurance-vie en France a franchi une nouvelle étape en 2024, avec des chiffres records et un engouement renouvelé pour les fonds en euros. Alors que cette solution d’épargne reste prisée, son avenir pourrait être marqué par des réformes fiscales. Quel impact pour les épargnants ?

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Publié le 17 octobre 2024 à 11h30
L'assurance-vie reste le placement préféré des Français. Unsplash
L'assurance-vie reste le placement préféré des Français. Unsplash - © Economie Matin

L'assurance-vie, un placement populaire qui bat des records

L’assurance-vie reste incontestablement le placement préféré des Français, et les chiffres de 2024 en témoignent. En août 2024, les encours de l'assurance vie ont atteint 1 970 milliards d’euros, soit une hausse de 4,2 % sur un an. Cette performance s'explique en grande partie par une collecte nette de 18,8 milliards d’euros pour les huit premiers mois de l'année, surpassant celle de 2023.

Cette collecte impressionnante est le fruit d’une dynamique favorable, marquée par une augmentation des cotisations de 15%, tandis que les prestations (rachats et sorties) ont légèrement diminué de 3%. L’assurance vie continue donc de séduire grâce à la combinaison de sécurité et de rendement qu’elle propose, et particulièrement avec le retour en force des fonds en euros.

Le retour des fonds en euros

2024 marque un regain d’intérêt pour le fonds en euros, un produit qui attire à nouveau les épargnants à la recherche de sécurité. En effet, le rendement de ces fonds a progressé, passant de 1,9 % en 2022 à 2,6 % en 2023, ce qui rassure dans un contexte économique incertain.

Le fonds en euros offre un avantage majeur : une garantie du capital investi, permettant aux épargnants de récupérer l’intégralité des sommes versées. Ce produit se présente comme une valeur refuge, particulièrement prisée dans des périodes d’instabilité économique. Malgré la volatilité des marchés financiers qui affecte d’autres types de placements comme les unités de compte (UC), le fonds en euros reste attractif pour ceux qui privilégient la sécurité au risque.

De fait, la part des unités de compte dans les cotisations a légèrement reculé, passant de 40% à 38%. Les fluctuations des marchés boursiers ont pesé sur l’attractivité de ces produits, davantage exposés aux aléas des indices financiers. Il existe pourtant des contreparties intéressantes, comme les produits structurés, dont certains peuvent afficher un fort niveau de sécurité en contrepartie de rendement plus qu'intéressants.

Vers une réforme de la fiscalité de l’assurance-vie ?

Si l’assurance-vie reste un placement privilégié, des incertitudes se dessinent sur son avenir fiscal. En effet, la Cour des comptes a récemment recommandé de revoir certains avantages fiscaux liés à ce produit. Parmi les propositions, on note la suggestion de repenser l’abattement fiscal de 152 500 euros, accordé aux bénéficiaires pour les primes versées avant les 70 ans du souscripteur.

Ces réformes, encore en discussion, pourraient bouleverser l'attractivité de l'assurance vie, notamment pour les personnes souhaitant optimiser la transmission de leur patrimoine. Les épargnants, jusqu’ici largement avantagés par la fiscalité de ce produit, pourraient se voir confrontés à de nouvelles règles fiscales moins avantageuses.

Un placement toujours central pour l’économie française

L’assurance vie joue enfin un rôle majeur dans le financement de l’économie française. Les sommes placées contribuent directement à plusieurs secteurs, tels que les obligations d'entreprise, les actions cotées, et même l'immobilier d'entreprise. Ce produit permet de soutenir à la fois les entreprises et l'État, notamment à travers l’achat d’obligations publiques, représentant 24% des provisions mathématiques.

Ainsi, au-delà de son rôle d’épargne individuelle, l’assurance vie reste un pilier de l’économie nationale, apportant une stabilité financière indispensable. La dynamique positive des encours et la diversité des placements confirment son importance stratégique dans l'univers de l'épargne en France.

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Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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