Gare à la forte hausse de la taxe foncière !

La taxe foncière, un impôt déjà lourd pour les propriétaires, connaît en 2024 une nouvelle flambée de 4,9 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation s’explique par l’inflation, la disparition progressive de la taxe d’habitation et l’accumulation de petites taxes locales. Dans certaines villes, la hausse atteint des niveaux records, provoquant un mécontentement grandissant chez les contribuables.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 16 octobre 2024 à 12h00
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Adult angry and serious couple sit and calculate their monthly domestic finances - © Economie Matin
3,9%La valeur locative indexée sur l'inflation a grimpé de 3,9 % en 2024, après un pic à 7,1 % en 2023.

Les propriétaires français vont devoir s'acquitter d'une taxe foncière en hausse de 4,9 % en 2024, selon l'Union nationale de la propriété immobilière (UNPI). Ce phénomène, qui se répète depuis plusieurs années, trouve ses racines dans l'augmentation des valeurs locatives indexées sur l'inflation (+3,9 % en 2024 après un pic à 7,1 % en 2023). Cette hausse automatique vient alourdir un impôt déjà difficile à supporter pour de nombreux contribuables.

Taxe foncière, un impact direct sur les budgets des propriétaires

Dans certaines villes, la situation est encore plus critique. À Nice, par exemple, la taxe foncière a bondi de 22 %, à Saint-Priest de 21 % et à Saint-Étienne de 18 %. Sur une période de dix ans, la tendance est encore plus marquée avec une augmentation de 32,9 % des montants dus par les propriétaires, alors que les loyers, eux, n'ont augmenté que de 7,7 % sur la même période. Selon l'UNPI, cette taxe représente aujourd'hui en moyenne l'équivalent de 2,3 mois de loyer pour les propriétaires bailleurs.

Sylvain Grataloup, président de l'UNPI, dénonce cette situation qui « contribue à paupériser les propriétaires ». Il rappelle que cette taxe s'ajoute à une série de charges déjà importantes : l'encadrement des loyers, la fiscalité immobilière, ou encore les coûts liés aux états des lieux d'entrée et de sortie des locataires. Dans certains cas, sur 12.000 euros de revenus locatifs, près de 10.000 euros partent en dépenses, même si des mécanismes de déduction permettent de réduire légèrement la facture.

Outre l'inflation, la disparition progressive de la taxe d'habitation joue un rôle clé dans cette escalade. Cette taxe, autrefois une source de revenus importante pour les communes, est progressivement supprimée. En compensation, l'État alloue des dotations aux collectivités locales, mais celles-ci ne suffisent pas à compenser entièrement le manque à gagner. Résultat, de nombreuses communes augmentent la taxe foncière pour équilibrer leur budget.

Une refonte de la fiscalité locale réclamée

La multiplication des taxes locales alourdit également la facture. La taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM), par exemple, est récupérable auprès des locataires, mais d'autres taxes, comme la taxe Gemmapi inondation ou la taxe spéciale d'équipement pour les lignes à grande vitesse, ne le sont pas. Ces dernières concernent de plus en plus de communes, notamment dans le Sud-Ouest, où le projet de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse pèse lourd sur les propriétaires.

Face à cette situation, l'UNPI plaide pour une refonte complète de la fiscalité locale. Sylvain Grataloup propose de fusionner la taxe foncière et la taxe d'habitation en une seule contribution, qui s'appliquerait aussi bien aux propriétaires qu'aux locataires. Il s'agit, selon lui, d'une question de justice : « Aujourd'hui, il est injuste qu'on puisse vivre gratuitement dans une commune, tout le monde doit contribuer à son fonctionnement et à ses investissements », affirme-t-il.

L'année 2025 pourrait toutefois être plus clémente pour les propriétaires. La revalorisation des bases locatives, qui constitue l'un des principaux moteurs de l'augmentation de la taxe foncière, devrait être plus modérée après deux années consécutives de hausses importantes. Toutefois, pour beaucoup, le poids de la taxe foncière reste un fardeau financier difficile à supporter.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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