La Cour des comptes a épinglé dans son rapport annuel les Chambres de commerce et d'industrie ainsi que les Chambres des métiers et de l'artisanat. Coûts de gestion, efficacité, utilité… Tout y passe.
Le rapport annuel de la Cour des comptes n'est pas tendre avec les Chambres de commerce et d'industrie (CCI) et les Chambres des métiers et de l'artisanat (CMA). Les sages de la rue Cambon demandent une évaluation complète et « sans tabou » de l'utilité des réseaux consulaires pour les entreprises. La Cour estime que cela permettra de « vérifier la légitimité du maintien du financement public » pour ces organisations. Le réseau des CCI a un budget annuel de 3 milliards d'euros, il emploie 18.000 collaborateurs. Une partie de son financement est public, or, depuis 2019, il est en concurrence avec de nombreux intervenants présents sur le marché du conseil aux entreprises.
Les CCI sous pression
Le rapport met en exergue la connaissance « dans la plupart des cas superficielle » des CCI pour ce qui concerne les besoins des entreprises. « Les coûts de gestion affichés actuellement par les CCI sur ces actions ne peuvent être équilibrés sans l'affectation d'une part importante de ressource fiscale », poursuit la Cour. Et ce n'est pas terminé : depuis le début de la crise sanitaire, l'action des CCI et CMA auprès des entreprises et des artisans apparait « marginal ». Un sondage réalisé par BVA montre l'information fournie par les experts comptables, la télévision et les sites web du gouvernement est bien plus importante que celle livrée par les CCI…
Des engagements pour la transformation des Chambres
À la lecture du rapport, Bruno Le Maire a réagi en rappelant que des réformes étaient en cours et qu'avec la crise sanitaire, les réseaux consulaires avaient « l'ardente obligation d'accélérer leur transformation et de renforcer leur visibilité ». Le ministre de l'Économie ajoute que le gouvernement se montrera « particulièrement attentif et exigeant » concernant le respect de ces engagements, à la qualité des services rendus et à l'exemplarité de leur gestion interne. La pression est mise sur les CCI et les CMA.