A l'origine, les socialistes en campagne visaient les grandes fortunes, avec leur super taxe à 75%. Puis François Hollande, une fois élu, et devant l'inconstitutionnalité évidente de la mesure, l'a mise sur le dos des entreprises qui versent des salaires jugés excessifs (supérieurs à un million d'euros par an) à leurs dirigeants.
70% des entreprises concernées sont... des PME
Finalement, patatras : les PME, déjà en souffrance, pourraient être les grandes victimes collatérales de la future taxe à 75%. C'est du moins ce qui ressort du rapport publié par un socialiste membre de la Commission des Finances.
En effet, près de 70 % des 470 entreprises qui paieront la taxe à 75% réalisent moins de 250 millions de chiffre d'affaires annuel et s'avèrent être des PME. Et 40% de celles qui devront bientôt s'acquitter de ce nouvel impôt affichent même un CA inférieur à 50 millions d'euros.
A leur tête, des patrons à succès, mais loin d'être des traders de haut vol ou des PDG multimillionnaires du CAC 40 ! Pourtant, à l'origine, le candidat Hollande avait déclaré avoir décidé de proposer cette mesure après avoir appris « les progressions considérables des rémunérations des patrons du CAC 40, deux millions d'euros par an en moyenne ».
Environ 1000 chefs d'entreprise vont payer la taxe à 75%
Il n'est pas rare en fait que des PME, souvent des entreprises de conseil financier ou d'audit, des petites banques d'affaires ou des clubs de football, versent des rémunérations de plus d'un million d'euros par an à leur dirigeant.
D'après le rapport, la « contribution exceptionnelle de solidarité », dont Pierre Moscovici s'évertue à dire qu'elle sera « temporaire » puisqu'elle ne devrait s'appliquer que sur les rémunérations versées en 2013 et 2014, devrait concerner au total 470 entreprises et environ 1 000 salariés.