En Suisse, les gros salaires n’auront pas à montrer le doigt. Une votation visant à limiter l’écart entre les rémunérations les plus hautes et les plus basses a fait chou blanc.
Organisée hier en Suisse, cette initiative a été écartée par 65,3% des votants, un pourcentage significatif qui va sans doute soulager les chefs d’entreprises et les conseils d’administration. Les 26 cantons du pays ont rejeté comme un seul homme la proposition des Jeunes Socialistes; celle-ci consistait à limiter les écarts salariaux au sein d’une même entreprise : le salaire le plus élevé ne devait pas dépasser par 12 fois le salaire le plus faible.
Les patrons en première ligne
Pourtant, la proposition avait le vent en poupe dans les sondages. Les opposants, l’Union suisse des arts et métiers (Usam) en tête, ont su retourner l’opinion à leur avantage avec un mot d’ordre simple : « Non au diktat sur les salaires ! » - une campagne orchestrée avec de gros moyens, dénoncent les partisans du oui. Une « campagne de la peur », a fustigé le Parti socialiste lausannois.