Qui l'eut cru ? La CGPME, une des organisations patronales principales de France, innove et met en avant ses adhérents, en les poussant à se présenter aux élections municipales de mars prochain.
La CGPME se lance dans les municipales de 2014
Après le tractage, les campagnes de publicité, ou les lettre envoyées à l'exécutif, la CGPME innove en matière de communication et se lance en politique, à l'occasion des élections municipales qui se dérouleront en mars 2014. La Confédération générale des petites et moyennes entreprises a donc demandé à ses adhérents de se présenter, si possible, au scrutin de mars prochain.
Une véritable démarche d'opposition au gouvernement, mais qui témoigne également de quelques doutes quant aux modes d'actions habituels. En effet, les organisations patronales nous avaient habitué à d'autres moyens pour se faire entendre. A l'instar de la campagne de publicité lancée récemment par l'Union des professions artisanales. Récemment également, c'est par une lettre à l'exécutif, que le Medef, appuyé par quatre autres organisations patronales, ont alerté l'opinion publique sur le ras-le-bol fiscal qui agite également le patronat.
L'organisation patronale concurrence l'exécutif sur le terrain local
Ici, pas question de faire pression sur le portefeuille du gouvernement. Il s'agit, "simplement", de concurrencer l'exécutif sur le terrain municipal, en présentant sur les listes électorales, des chefs d'entreprises membres de la CGPME. A ce sujet, le communiqué envoyé la semaine dernière est on ne peut plus limpide.
"Patrons de PME et de TPE, artisans, commerçants, eux qui chaque jour, dans leur entreprise, sont habitués à agir, ils ne comprennent pas que d'autres décident à leur place qui ils doivent embaucher, où ils doivent investir et pourquoi l'argent qu'ils gagnent si durement doit leur être confisqué" détaille notamment le communiqué de la CGPME.
Ainsi, donc, plutôt que de s'opposer fiscalement au gouvernement comme certaines fédérations locales l'ont suggéré, sans toutefois mettre leurs menaces à exécution, la CGPME opte donc pour l'action politique. Une initiative résumée par Jean-François Roubaud, le président de l'organisation patronale, qui estime que pour changer le système, il faut être à l'intérieur.
Des choix politiques qui ne sont pas sans risques pour la CGPME
L'initiative n'est pourtant pas récente. Certains patrons sont très engagés au niveau de la politique locale, comme c'est notamment le cas dans les zones rurales et les campagnes reculées. On perpétue donc l'image balzacienne du notable de province, mais en lui donnant cette fois-ci plus de visibilité.
Une démarche qui n'est enfin pas sans risques pour l'organisation patronale. La CGPME se veut en effet apolitique, et à l'aune des municipales, elle devra sans doute faire quelques choix stratégiques pour arriver à briguer une municipalité. De plus, la tentation de s'engager aux côtés du Front national est forte pour certains patrons. Or la CGPME refuse tout amalgame avec le parti de Marine Le Pen.