Budget 2025 : l’austérité va vous coûter cher

Le gouvernement Barnier a dévoilé le budget 2025, et il est clair que ce projet va impacter le quotidien des Français. L’État doit récupérer 60 milliards d’euros pour tenter de redresser les finances publiques qui ne cessent de s’alourdir : 40 milliards viendront de réductions de dépenses et 20 milliards de hausses d’impôts. Découvrez ce qui vous attend réellement dès l’année prochaine et comment ces décisions politiques influenceront vos finances, votre travail et vos factures.

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Par Grégoire Hernandez Publié le 11 octobre 2024 à 11h00
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Budget 2025 : l’austérité va vous coûter cher - © Economie Matin
60 %À partir du 22 décembre 2024, les consultations chez le médecin ou la sage-femme seront remboursées à 60 % au lieu de 70 %

Budget 2025 : les ménages aisés sous pression, mais les classes moyennes ne sont pas épargnées

L'un des points forts du budget 2025 est la réforme des retraites. À partir de 2025, l'âge légal de départ à la retraite sera progressivement relevé à 64 ans, avec une augmentation de trois mois par an. Cela signifie que les travailleurs devront rester plus longtemps en activité pour pouvoir partir avec une retraite à taux plein. De plus, la réforme Touraine sera accélérée, exigeant que ceux nés après 1965 cotisent 43 ans pour bénéficier de leur retraite complète. Si une légère revalorisation des pensions de base est prévue, atteignant entre 1,5 % et 1,7 % en novembre 2024, cette mesure ne suffira probablement pas à compenser l’inflation. En résumé, les futurs retraités devront travailler plus longtemps pour un bénéfice limité.
De plus, le projet de loi de finances 2025 prévoit la suppression de 2 201 postes de fonctionnaires. Cela inclut 1 196 emplois dans les services de l’État et 1 005 dans les grands établissements publics. Il y aura 4 000 professeurs en moins par rapport à 2024 ! En 2025, le nombre total de fonctionnaires de l’État sera fixé à 2 007 005.

Les impôts seront au centre du redressement des finances publiques. Le gouvernement Barnier vise principalement les 10 % des ménages les plus aisés, avec la fin de la flat tax sur les revenus du capital et la suppression de niches fiscales. Cette mesure, présentée comme une avancée en matière de « justice sociale », devrait rapporter environ 4 milliards d’euros.
Les foyers les plus aisés, soit 0,3 % des ménages gagnant plus de 500 000 € par an (environ 41 000 € par mois), seront concernés par une contribution temporaire de 20 %.
Toutefois, les classes moyennes subiront également les effets de l’inflation, car le barème de l’impôt sur le revenu ne sera révisé qu’à 2,5 %, alors que l’inflation est estimée à 4,6 %. Pour ces foyers, cela reviendra à une augmentation indirecte de l’impôt, sans parler des coûts additionnels sur l’électricité et les services de santé.
Les entreprises ne seront d'ailleurs pas épargnées par le budget 2025. Pour réduire le déficit public, le gouvernement leur impose un effort "temporaire" sur deux ans. Cela inclut une contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises, estimée à 1 milliard d’euros par an. De plus, certains dispositifs comme le crédit d’impôt recherche (CIR) et le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) seront plafonnés temporairement. Cependant, la baisse prévue de l’impôt sur les sociétés est maintenue : il passera de 25 % à 23 % en 2025 pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur à 500 millions d’euros.

Santé : une couverture qui se réduit, des dépenses qui augmentent

Le budget de la Sécurité sociale sera également touché, avec une limitation de la progression des dépenses à 2,2 % pour 2025, afin de pouvoir économiser 10 milliards d'euros sur les dépenses de santé. Concrètement, cela signifie une augmentation du reste à charge pour les patients, notamment pour les consultations médicales et les médicaments. Les complémentaires santé seront plus sollicitées, ce qui pourrait entraîner une hausse des cotisations. À partir du 22 décembre 2024, les consultations chez le médecin ou la sage-femme seront remboursées à 60 % au lieu de 70 %. Les mutuelles devront donc couvrir une plus grande part, passant de 30 % à 40 %. Par exemple, pour une consultation à 30 €, elles rembourseront désormais 12 €. Cette mesure impactera particulièrement les foyers qui auront à payer davantage de leur poche pour des soins autrefois mieux couverts par l’Assurance maladie. Malgré les promesses de limiter les effets sur les plus modestes, beaucoup risquent de voir leurs dépenses de santé augmenter sensiblement.

Malgré le maintien du bouclier tarifaire, les factures d’électricité vont augmenter en 2025. Le gouvernement prévoit une hausse moyenne de 14 % des tarifs des offres à prix fixes. 6 millions de ménages sont concernés. Cette augmentation est due à la flambée des prix du gaz sur les marchés internationaux, qui affecte directement le coût de production de l’électricité. Même si un chèque énergie sera distribué à 12 millions de ménages modestes, cette aide ne suffira pas à compenser totalement la hausse des tarifs. Il est donc essentiel pour les foyers français de prévoir une augmentation notable de leurs factures d’énergie.
À noter que les voitures neuves qui émettent plus de 112 g de CO2 par km seront taxées à 50 € par gramme supplémentaire. Ce seuil sera abaissé à 106 g en 2026 et à 98 g en 2027. Cela concernera aussi bien l’achat que la location longue durée. Les véhicules les plus polluants, comme certains SUV et voitures sportives, pourront être taxés jusqu’à 90 000 € en 2027 s'ils dépassent 185 g de CO2 par km ! (c'est actuellement à 60 000 euros en 2024).

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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