Le 10 octobre 2024 a été l’occasion de découvrir une mesure favorable et inattendue pour les contribuables français. En pleine présentation du budget 2025, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié ses données et dévoile une inflation de 1,8% pour 2024. Or, elle est nettement inférieure à la prévision de 2% sur laquelle le gouvernement s’était basé pour ajuster le barème de l’impôt sur le revenu.
Impôt sur le revenu : un premier couac pour le Budget 2025
Barème de l’impôt sur le revenu : une revalorisation plus favorable que prévu ?
Le gouvernement de Michel Barnier avait initialement pris en compte une inflation à 2% pour ajuster les tranches d'impôts. Cette estimation déterminait les seuils à partir desquels les différentes tranches du barème s'appliquent, à savoir les taux de 11%, 30%, 41% et 45%.
Or, le chiffre révélé par l'Insee de 1,8% rend cette prévision plus généreuse que nécessaire pour les contribuables. En conséquence, la revalorisation de 2% permet à chaque foyer redevable de l’impôt de bénéficier d’un allègement fiscal supplémentaire.
Impôts : Pourquoi cette mesure constitue-t-elle un « cadeau » pour les Français ?
La revalorisation à 2% des seuils d'entrée de l'impôt sur le revenu, bien que légèrement supérieure à l'inflation effective, a un effet direct sur le portefeuille des ménages. Ainsi, l’entrée dans la première tranche à 11% se ferait désormais à partir de 11 520 euros par part fiscale au lieu de 11 497 euros. Au programme : une économie potentielle de dizaines, voire de centaines d’euros par ménage en fonction de leur niveau de revenu.
Mais avec une conséquence qui ne va guère faire plaisir au gouvernement. Au total, sur les 18 millions de foyers fiscaux en France, cette mesure pourrait engendrer un manque à gagner de plusieurs centaines de millions d’euros pour les caisses de l’État en raison de moindres rentrées d'impôts.
Vers une correction de l'impôt sur le revenu lors des débats parlementaires
Cette revalorisation inattendue tombe à un moment particulièrement délicat pour l’État, qui cherche à combler un déficit budgétaire de 60 milliards d’euros pour l'année 2025. Et, justement, une revalorisation supérieure à l’inflation pour le barème de l’impot sur le revenu semble aller à l’encontre de cette stratégie.
Cependant, la situation pourrait évoluer rapidement. En effet, le projet de loi de finances (PLF) pour 2025, présenté au Conseil des ministres, doit désormais être débattu au Parlement. Les députés et sénateurs ont la possibilité de corriger cette revalorisation jugée trop généreuse lors des discussions législatives à venir, et donc d’augmenter les impôts des Français. Si toutefois un parti prendra le risque de ce faire.