Le 8 octobre 2024, Carrefour, sous la direction d’Alexandre Bompard, a annoncé une mesure innovante pour réduire le gaspillage alimentaire en France. Dans le cadre de la phase II de son programme « Act For Food », le groupe de grande distribution souhaite réformer la gestion des dates de durabilité minimale (DDM) sur de nombreux produits.
Gaspillage alimentaire : Carrefour dit adieu à certaines dates limite
Objectif : clarifier la différence entre la DDM et la date limite de consommation (DLC) pour limiter les déchets inutiles et répondre aux attentes des consommateurs, de plus en plus sensibles à l’impact écologique de leur alimentation.
Réduire le gaspillage alimentaire : une urgence européenne
Chaque année, l'Union européenne génère environ 88 millions de tonnes de déchets alimentaires, dont 10% seraient liés à une mauvaise compréhension des mentions « à consommer de préférence avant le… ». Ce type de date, qui concerne la DDM, indique uniquement une période pendant laquelle les qualités organoleptiques du produit (goût, texture) sont optimales. En revanche, la DLC, qui s'applique notamment aux viandes, poissons et produits laitiers frais, représente une limite au-delà de laquelle consommer le produit présente un risque pour la santé.
Carrefour entend clarifier ces mentions pour les consommateurs et ajuster les pratiques dans ses rayons. Les changements annoncés touchent principalement les produits à marque Carrefour et visent une réduction du gaspillage alimentaire, en incitant les clients à ne plus jeter systématiquement des produits encore consommables.
Les dates limite de durabilité vont disparaître
Carrefour va mettre en place plusieurs actions sur la gestion des dates de péremption de ses produits :
Suppression de la mention « à consommer de préférence avant le… » sur des produits de longue conservation comme le sel, le sucre et le vinaigre. Ces articles peuvent rester consommables durant des années sans risque pour la santé. L'objectif est d'éviter que les consommateurs jettent ces produits inutilement dès que la DDM est dépassée. Le sel est emblématique de ce problème : sur Internet, la photo d’un paquet de sel « de plusieurs millions d’années » avec une date limite de consommation a largement circulé pour dénoncer cette absurdité.
Allongement de la DDM sur certains produits, notamment les compotes, les conserves de légumes, les pains industriels et les viennoiseries. Par exemple, les yaourts nature de la marque Carrefour auront désormais une DDM prolongée de dix jours. Pour le fromage râpé, la DDM sera étendue de quatre à cinq jours supplémentaires.
Expérimentations sur des produits spécifiques comme le miel, les farines, les pâtes et les céréales, afin de déterminer l’impact des modifications de DDM sur la consommation.
Ces ajustements concernent environ 500 références de produits sous la marque Carrefour et seront accompagnés d'une campagne de communication pour sensibiliser les consommateurs à cette nouvelle approche.
Changer les habitudes de consommation
Les nouvelles directives de Carrefour s'inscrivent dans une volonté de transformation profonde des pratiques de consommation. En modifiant les DDM, l’enseigne espère un changement de comportement chez les clients, qui devront apprendre à différencier les aliments réellement périmés de ceux qui peuvent encore être consommés sans danger après la DDM.
D'autre part, Carrefour s'engage à ce que ces ajustements n'affectent en rien la qualité gustative et nutritionnelle des produits. Les changements de DDM ne modifient pas les recettes des produits concernés, garantissant ainsi une expérience de consommation inchangée. Par ailleurs, la législation française reste stricte quant à la vente de produits dépassant leur DLC, et ces nouvelles mesures ne concernent que les produits dont la consommation après la DDM ne présente aucun risque pour la santé.