Michelin : l’inquiétude grandit chez les salariés

Les salariés de Michelin traversent une période d’incertitude. Face à la crise qui frappe le secteur automobile, le géant du pneumatique a annoncé la mise à l’arrêt temporaire de plusieurs usines d’ici la fin de l’année. Une situation qui inquiète fortement les employés, tandis que les syndicats réclament des réponses claires sur l’avenir du groupe et des emplois. Entre chômage partiel et fermetures potentielles, l’angoisse grandit dans les rangs des travailleurs, en particulier à l’approche de 2025, où l’avenir paraît encore plus incertain.

Stephanie Haerts
Par Stéphanie Haerts Publié le 9 octobre 2024 à 14h30
Michelin Usine
Michelin : l’inquiétude grandit chez les salariés - © Economie Matin
132000À ce jour, le groupe compte 132 000 employés à travers le monde, dont 16 000 en France.

Une situation tendue dans les usines de Michelin

Chez Michelin, l’inquiétude règne. Le groupe français a récemment annoncé la mise à l’arrêt temporaire de plusieurs de ses sites dans les mois à venir, une décision justifiée par la baisse mondiale des ventes de pneus. Face à cette situation, les syndicats sont sur le pied de guerre. Ce mercredi, un Comité Social et Économique (CSE) extraordinaire devait avoir lieu pour éclaircir la situation. Pourtant, les espoirs des travailleurs sont minces.

La direction du groupe a déjà annoncé que plusieurs usines seront fermées temporairement d’ici la fin de l’année. Pour les salariés, cette décision s’accompagne d’une grande incertitude. « C'est frustrant et anxiogène », affirme Sandrine Maillard, une déléguée syndicale de l'usine de Troyes dans des propos recueillis par BFM RMC. Elle souligne que l'impact de ces arrêts temporaires va bien au-delà de cette année, avec des inquiétudes grandissantes pour 2025.

Des sites en difficulté

La crise du secteur automobile pèse lourdement sur les sites de production de Michelin. Les usines de Troyes et du Puy-en-Velay, en particulier, sont en première ligne. Ces fermetures temporaires, selon la direction, sont une réponse à une baisse des commandes. Le secteur automobile traverse une crise sans précédent, avec une chute drastique des ventes de véhicules et, par conséquent, des pneus.

Pour les travailleurs, cette justification n'atténue pas l'angoisse. Le chômage partiel, même temporaire, laisse planer l’incertitude sur la durée de cette crise et sur son impact réel. « On ne sait pas combien de temps ça va durer », se désole Sandrine Maillard. Les syndicats craignent que la situation n’empire à long terme, notamment avec une réduction continue des commandes prévue pour les années à venir.

Le spectre du chômage et des licenciements

Au-delà des arrêts temporaires, une autre inquiétude gagne du terrain chez les salariés de Michelin : celle des licenciements. Pour José Tarantini, délégué syndical central CFE-CGC, la baisse des ventes de pneus pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l’emploi dans l’ensemble du groupe. « Moins de pneus, c’est moins de fabrication. Et moins d’usines, c’est moins d’emplois », résume-t-il. Une équation simple, mais qui résonne de manière douloureuse pour les milliers de travailleurs concernés.

Le groupe, qui emploie 132 000 personnes dans le monde, dont 16 000 en France, a déjà fermé plusieurs sites à l’étranger. Des usines en Allemagne, aux États-Unis, mais aussi en Pologne et en Chine, ont cessé leur activité. José Tarantini se demande désormais quel sera le prochain site à fermer. « La question, c’est : c’est qui le prochain ? », s’interroge-t-il avec amertume.

Des incertitudes pour 2025

L’autre grande crainte concerne l’avenir à moyen terme. Si 2024 semble encore supportable pour le groupe, 2025 est un horizon bien plus incertain. « Ce qui nous inquiète, c’est 2025. Parce qu’en 2025, on a l’équivalent de six mois de travail. Les six autres mois, on fait quoi? ». Cette question hante de nombreux salariés, pour qui l’absence de visibilité à long terme est synonyme de grande anxiété.

Dans ce contexte, les syndicats réclament une transparence totale de la part de la direction. Ils souhaitent obtenir un état des lieux précis de la situation du groupe, pour anticiper au mieux les conséquences de cette crise. Cependant, malgré leurs revendications, peu de réponses claires ont été fournies jusqu’à présent.

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Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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