Le cauchemar se poursuit pour Boeing. L’avionneur américain, qui fait face à une grève historique depuis le 13 septembre 2024, vient de retirer son offre faite aux syndicats, dont le principal AIM, le 8 octobre 2024. Au vu de la tournure que prend la crise, l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) n’exclut pas d’abaisser la note de la dette de Boeing.
Boeing : la grève se poursuit, la note de sa dette en danger
Boeing retire son offre d'augmentation salariale
Depuis le 13 septembre 2024, Boeing est plongé dans une crise sociale sans précédent. Environ 33 000 machinistes, membres du syndicat IAM (International Association of Machinists), ont lancé un mouvement de grève, paralysant les deux plus grandes usines du groupe à Renton et Everett, dans l’État de Washington. Ces usines, essentielles à la production des modèles 737, 777 et de divers programmes militaires, sont à l’arrêt total.
La situation s’est envenimée après plusieurs rounds de négociations entre la direction et les syndicats. Boeing a bien tenté de faire un pas vers les syndicats en proposant une augmentation salariale de 30 % sur quatre ans, à laquelle devait s'ajouter un bonus de 6 000 dollars et une prime de performance. Jugée insuffisante par les grévistes, qui réclament de leur côté une hausse de 40 % minimum, le dialogue n'aura donc finalement pas abouti entre les deux parties. Pis, mardi 8 octobre 2024, l'avionneur américain a décidé de retirer son offre, qualifiant les demandes du syndicat de « déraisonnables », de quoi geler les négociations et crisper encore davantage les deux parties, aucune des deux n'étant prête à faire un pas vers l'autre.
Pression sur la note de la dette de Boeing
Effet ricochet : l'agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a placé la note de la dette de Boeing sous surveillance négative mardi 8 octobre 2024, nous apprend Reuters. Les inquiétudes liées à la capacité de l’entreprise à maintenir ses engagements financiers ne sont pas prêtes de s'apaiser. Si la situation ne s’améliore pas rapidement, Boeing pourrait voir sa note, actuellement à BBB-, être dégradée, ce qui signifierait que l'avionneur passerait dans la catégorie spéculative.
Afin d'éviter un tel scénario, qui entraînerait une fuite des investisseurs, Boeing envisage une levée de fonds d’au moins 10 milliards de dollars afin de garantir ses prochaines échéances de remboursement de sa dette, qui s'élèvent à plus de 4 milliards de dollars d'ici à avril 2025, précise La Tribune. Un recours exceptionnel qui vise à compenser les pertes générées par la grève, mais aussi à soutenir la trésorerie de l'avionneur, déjà fortement affaiblie par les retards de livraisons et l'arrêt de sa production.