Devialet, emblème du luxe sonore français, est à la recherche d’argent frais pour surmonter une situation financière délicate. Malgré une image de prestige et des produits haut de gamme comme les enceintes Phantom, l’entreprise peine à maintenir un modèle économique pérenne.
Devialet en crise : les enceintes de luxe cherchent de l’argent
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Publié le 9 octobre 2024 à 11h30
Devialet : un rêve devenu cauchemar financier ?
Depuis sa fondation en 2007, Devialet a conquis le marché avec ses enceintes de luxe, notamment la célèbre Phantom, vendue à des milliers d'euros. Symboles d'excellence acoustique et de design, ces produits ont su séduire des investisseurs de renom tels que Bernard Arnault et Xavier Niel. Pourtant, derrière cette vitrine prestigieuse, l’entreprise est en difficulté. Ses marges sont rognées par des coûts de production élevés et une demande qui ne suit plus. En août 2024, Devialet a donc demandé l'ouverture d'une procédure de conciliation auprès du tribunal de commerce de Paris pour trouver une issue favorable et éviter la faillite.
Le modèle Devialet s’est longtemps appuyé sur un positionnement ultra-premium, avec une clientèle de niche. Cependant, la saturation du marché des enceintes connectées, dominé par des géants comme Sonos ou Apple, a fragilisé l’entreprise. Malgré ses efforts pour se diversifier avec des écouteurs ou des partenariats avec Huawei, la stratégie n'a pas permis de stabiliser les finances. Les dépenses marketing, pointées du doigt par plusieurs sources internes, auraient trop pesé sur les finances de l’entreprise, créant ainsi un gouffre difficile à combler sans l'apport de nouveaux investisseurs.
Le poids des créanciers et l'urgence des fonds
La situation financière de Devialet est d’autant plus précaire que le marché de la hi-fi subit un ralentissement global. Les actionnaires, qui incluent des grands noms du capitalisme français, sont réticents à injecter davantage d'argent sans garanties. Pourtant, le temps presse et Devialet doit impérativement rééchelonner sa dette pour éviter une situation d’insolvabilité qui pourrait aboutir à une liquidation judiciaire, malgré un exercice 2024.
Malgré ces difficultés, Devialet ne semble pas prêt à baisser les bras. Un nouveau projet est déjà dans les cartons pour l’automne 2024, visant à relancer l’entreprise et à reconquérir le marché. La direction actuelle, avec à sa tête Jacques Demont, ancien de Tesla et de Nespresso, en place depuis le début de l'année 2024, envisage de nouveaux lancements pour diversifier l’offre et s’étendre davantage à l’international, notamment en Chine. Cependant, il faudra que l’entreprise retrouve la confiance des investisseurs pour éviter que cet emblème de la French Touch dans l’audio ne s’effondre sous le poids de ses dettes.