Le 30 septembre 2024, l’acteur et réalisateur français Mathieu Kassovitz a suscité une vive controverse lors de son passage dans l’émission Zoom Zoom Zen sur France Inter. Ses déclarations, qualifiées de climatosceptiques, ont provoqué l’ire des associations écologistes, QuotaClimat étant allé jusqu’à saisir l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom).
« Pollution inexistante » : l’Arcom saisie suite aux propos de Kassovitz
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Modifié le 9 octobre 2024 à 13h31
33% Le secteur audiovisuel en France représente 33% de l'empreinte carbone globale du numérique en France et 0,9 % de l'empreinte carbone totale nationale.
Mathieu Kassovitz créé la polémique sur France Inter
Polémique. Le réalisateur et acteur Mathieu Kassovitz a déclenché une vive polémique lors de son passage à l'émission Zoom Zoom Zen sur France Inter le 30 septembre 2024. Interrogé par Matthieu Noël sur son engagement écologique, Kassovitz a déclaré sans détours : « Je pense que la pollution n'existe pas. » Une phrase qui est loin d'être passée inaperçue. Pis, Mathieu Kassovitz a eu le malheur de préciser son propos : « Nous travaillons avec les outils de la Terre, il n'y a rien qui vient d'un autre monde. La pollution que nous créons, c'est notre pollution. La Terre l'assimilera sans problème. »
« La pollution que nous créons, la Terre va l’assimiler sans problème.
- Mais peut-être pas nous…
- C’est pas un problème ça.
- C’est un discours qui s’entend. »Discussion surréaliste entre Mathieu Kassovitz et Matthieu Noël le 30/09 sur France Inter.😳 pic.twitter.com/6PzWFtuwhO
— Maud Destangal (@destangal) October 7, 2024
Des déclarations qui pourraient s'entendre dans tous les cafés de France en somme. Le problème, c'est que ces derniers ont été tenus sur le service public. Ne souhaitant pas s'engager dans un bras de fer avec Mathieu Kassovitz, le journaliste Matthieu Noël a tenté d'apaiser la discussion en répondant : « C'est un discours qui s'entend. » Malgré cette tentative de nuance, les propos de Kassovitz ont provoqué l’ire des associations écolo, surtout après que Kassovitz a ajouté : « Je ne suis pas contre la pollution, je suis pour évoluer avec. On ne peut pas éviter de polluer, on va être de plus en plus nombreux, il faut juste apprendre à vivre avec cette pollution. »
L'association écolo QuotaClimat saisit l'Arcom
Ni une ni deux, l'association QuotaClimat a fermement critiqué les déclarations de Kassovitz tout en vilipendant le manque de contradiction de la part de France Inter : « Ce qui pose problème, ce n’est pas que ces propos soient tenus, mais qu’ils le soient sans contradiction. » Selon l’association, France Inter aurait dû opposer des arguments scientifiques à ces affirmations. QuotaClimat a ajouté que Kassovitz « laisse entendre qu'il n'y aurait ni individus, ni organisations particulièrement responsables, ni solutions face au problème de la pollution. »
Lundi sur @franceinter, Mathieu Kassovitz a expliqué pendant 2mn "son approche différente sur la pollution" - à savoir qu'elle "n'existe pas".
ZÉRO contradiction sur le plateau.Cela va même plus loin : le journaliste répond que "cela s'entend".
Nous saisissons l'@Arcom_fr.🧶 pic.twitter.com/ezRm9jhv3U
— QuotaClimat (@QuotaClimat) October 6, 2024
Les auditeurs de France Inter ne sont, eux aussi, pas restés de marbre. Plusieurs d'entre eux ont écrit au médiateur de la communication audiovisuelle et numérique français. L'association QuotaClimat a rappelé que la pollution a des impacts réels et documentés sur la santé, en citant des problèmes tels que « les maladies respiratoires, des cancers du poumon, des maladies cardiovasculaires, et une diminution de l'espérance de vie. » Pour l’association, laisser de tels propos circuler sans contradiction est irresponsable et nuit à l’information publique sur la gravité de la pollution. Celle-ci a par conséquent décidé de saisir l'Arcom pour les propos de Mathieu Kassovitz, mais surtout le « laisser-faire » de France Inter. Mathieu Kassovitz pour sa part ne risque pas de sanctions directes, mais cette affaire pourrait avoir des répercussions sur l'image de France Inter.