La société Atos, acteur majeur de l’informatique en France, a refusé une offre de 700 millions d’euros émise par l’État pour acquérir ses activités stratégiques, dont les supercalculateurs utilisés dans la dissuasion nucléaire. Malgré cela, les négociations continuent afin de trouver un accord qui préservera la souveraineté nationale tout en répondant aux enjeux financiers d’Atos.
Atos : le fleuron de la cyberdéfense en passe d’échapper à l’État ?
L’offre de l’État, même révisée, ne satisfait toujours pas Atos
Les négociations entre le groupe Atos et l’État se poursuivent concernant la vente des actifs cruciaux d’Atos, tels que ses supercalculateurs utilisés dans la dissuasion nucléaire et ses systèmes de cybersécurité. En juin 2024, l’État, en chef de file d’un consortium composé de partenaires industriels, avait soumis une offre de 700 millions d’euros pour l’acquisition de ces activités, visant à empêcher qu’elles ne tombent dans des mains étrangères. Cependant, cette offre, révisée fin septembre 2024, a expiré le 4 octobre 2024 sans qu’un accord ne soit trouvé.
Les actifs en question sont essentiels à la défense nationale et concernent les secteurs de l’« Advanced computing », des systèmes critiques pour les missions et des produits de cybersécurité regroupés sous la branche Big Data et Security (BDS) d'Atos.
Bercy se dit prêt à étudier les nouvelles propositions d'Atos
L’entreprise a néanmoins proposé de poursuivre les discussions et a soumis une nouvelle proposition compatible avec son plan de restructuration financière en cours, plan qui est devenu indispensable en raison d’une dette importante de près de cinq milliards d’euros. Atos a réitéré que l'expiration de l'offre n’aura pas d’impact sur ce processus de restructuration. De son côté, Bercy a confirmé sa volonté de poursuivre le projet d'acquisition et d'étudier les nouvelles propositions d'Atos dans les prochains jours, tout en soulignant l'importance de cette opération pour la souveraineté nationale.
L’issue de ces négociations dépendra de plusieurs facteurs, notamment l’approbation du tribunal de commerce de Nanterre concernant le plan de sauvegarde accéléré qu’Atos doit soumettre mi-octobre 2024. En parallèle, l’État envisage de mettre en place une action de préférence qui lui permettrait de bloquer certaines décisions au sein de Bull, la filiale d’Atos responsable de la construction des supercalculateurs. Cette démarche vise à sécuriser la souveraineté des technologies sensibles.