Ports, aéroports : la Corse complètement paralysée par une grève surprise

Ports, aéroports, depuis jeudi 2 octobre 2024, la Corse fait face à une paralysie totale de ses infrastructures de transport en raison d’un mouvement social spontanné lancé par les salariés de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI).

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 4 octobre 2024 à 14h00
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Ports, aéroports : la Corse complètement paralysée par une grève surprise - © Economie Matin

Les Corses bloquent leurs ports et aéroports

Les salariés de la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) ont lancé un mouvement de grève en réaction à une annonce de l'État concernant la gestion des ports et aéroports de l'île de Beauté. Les contrats de concession actuels de ces infrastructures stratégiques arrivent à échéance le 31 décembre 2024, et l'État envisage de les transférer à des groupes privés, tels que Vinci ou Eiffage. Gilles Simeoni, président de l'Exécutif de Corse, a qualifié cette décision auprès de « déclaration de guerre de l'État à la Corse », exprimant son refus catégorique de voir l'île perdre le contrôle de ses ports et aéroports.

En effet, Gilles Simeoni s'oppose fermement à la création de Syndicats Mixtes Ouverts (SMO) pour la gestion des infrastructures, craignant que cela ne conduise à une perte de contrôle par les Corses. L'État, de son côté, affirme qu'il n'a « aucune velléité de confier la gestion à des groupes privés » et que les SMO garantiraient la sécurité juridique. Gilles Simeoni a également exigé 50 millions d'euros supplémentaires pour compenser l'inflation, avertissant que sans cette somme, la continuité territoriale serait compromise, menaçant ainsi des centaines d'emplois directs et des milliers d'emplois indirects dans les compagnies de transport maritime et aérien de l'île.

Les voyageurs pris en otages

Les conséquences du blocage se font durement ressentir sur le quotidien des voyageurs et des habitants. À Bastia, Ajaccio, Calvi et Figari, les infrastructures sont à l'arrêt, et les passagers expriment leur frustration, ces derniers ayant été pris de court par la spontanéité du mouvement social. Un touriste bloqué raconte au micro de BFMTV : « On s'est retrouvés devant le fait accompli, sans avoir la moindre chance de prendre nos dispositions... On a été pris en otages pour une cause qui ne nous concerne pas ». La préfecture de Haute-Corse a dû mettre à disposition un gymnase pour accueillir les passagers bloqués, dont 130 ont passé la nuit sur place Dans les ports, certains voyageurs ont dormi dans leurs voitures ou à l'intérieur des terminaux.

Quatre aéroports et six ports sont ainsi complètement bloqués. Environ 2 100 passagers restent coincés sur des navires en mer, faute de pouvoir accoster, rapportent Corse Matin. Néanmoins, les vols des compagnies Air France et Air Corsica ont été maintenus afin de permettre aux patients corses de se rendre sur le continent pour des soins médicaux. Le ministre des Transports, François Durovray, a demandé au préfet de Corse de rétablir le dialogue avec les autorités locales pour résoudre la situation. Les discussions restent en cours, mais aucune solution ne semble se profiler à l'horizon pour le moment.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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