Le rapport annuel des Petits Frères des Pauvres, publié le 1er octobre 2024, dresse un constat alarmant sur la précarité croissante des seniors en France : plus de 2 millions d’entre eux vivent désormais sous le seuil de pauvreté.
Pauvreté : les personnes âgées de plus en plus touchées !
2 millions de seniors vivent avec moins de 1 216 euros par mois
La pauvreté chez les personnes âgées s'aggrave de plus en plus en France. Selon le dernier rapport annuel de l'association des Petits Frères des Pauvres, plus de deux millions de seniors vivent désormais sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 1 216 euros par mois. Le taux de pauvreté des personnes âgées de 65 à 74 ans a augmenté de 3,2 points en l'espace de cinq années seulement, atteignant ainsi 10,6 % en 2024. Celui-ci est de 11,4% pour les personnes âgées de plus de 75 ans, ce qui équivaut à une hausse de 5,4% depuis 2016. Les femmes sont les plus touchées, ces dernières répresentant plus de la moitié (62%) des seniors vivants sous le seuil de pauvreté. Comme l’explique Yann Lasnier, délégué général des Petits Frères des Pauvres : « Au cours de leur vie, elles sont moins bien rémunérées, ont plus d'arrêts de travail pour raisons familiales et, à la retraite, elles perçoivent moins, tout en vivant plus longtemps ».
Cette pauvreté grandissante se traduit par des privations quotidiennes pour ces personnes. Près de 7 seniors sur 10 n'a plus d'autre choix que de renoncer à des sorties en extérieurs (40%), à se chauffer (25%) ou encore à s'alimenter correctement. Une réalité qui impact directement la vie sociale de ses personnes, déjà isolée, et en particulier pour celles qui habitent en milieu rural.
L’accès aux aides toujours plus difficile
Accéder aux aides publiques est un véritable parcours du combattant pour les personnes âgées. La cause : les démarches administratives, qui, si par leur dématérialisation ont simplifié la vie de la plupart des Français, s'avèrent être encore plus fastidieuses pour les seniors qui ont bien moins l'habitude des technologies. Conséquence : en 2024, un senior sur deux ne bénéficie d'aucune aide. Une difficulté qui aggrave, une fois de plus, leur situation de précarité. Pour autant, seules 31 % des personnes âgées ont témoigné de leur souhait de se faire accompagner, souvent en raison de leur crainte d'être stigmatisées, et / ou, celle de perdre leur dignité en étant reconnues comme pauvres...
Actuellement, le minimum vieillesse est fixé à 1 012 euros par mois, une somme qui reste conséquente, mais qui permet seulement aux seniors en bénéficiant de garder la tête légèrement à niveau. Pour combler ce fossé, il faudrait deux milliards d'euros supplémentaires d'aide selon les Petits Frères des Pauvres. Le délégué général de l'association, Yann Lasnier, propose ainsi : « un budget que l’on pourrait facilement obtenir en taxant le rachat d’actions ».