ALERTE ROUGE : la dette publique de la France s’envole encore !

La dette française poursuit son envolée, laissant l’Hexagone face à des chiffres records publiés par l’Insee ce vendredi 27 septembre 2024. Atteignant désormais 3 228,4 milliards d’euros, elle représente 112 % du PIB.

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Par Grégoire Hernandez Publié le 27 septembre 2024 à 11h30
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ALERTE ROUGE : la dette publique de la France s’envole encore ! - © Economie Matin
6 %Le déficit public de la France va probablement dépasser les 6 % du PIB. C’est bien plus que les 5,1 % prévus par le précédent gouvernement et loin du seuil de 3 % fixé par l’Union européenne.

Dette publique : des chiffres qui donnent le vertige

La dette publique française s'élève à 3 228,4 milliards d’euros à la fin du deuxième trimestre 2024, selon l’Insee. Ce chiffre représente 112 % du produit intérieur brut (PIB), contre 110,5 % du PIB à la fin du mois de mars 2024, et continue de croître de manière extrêmement inquiétante. En effet, depuis le début des années 2000, le rythme d’augmentation de la dette est sans précédent : le cap symbolique des 1 000 milliards d’euros a été franchi en 2003, puis les 2 000 milliards dix ans plus tard, et enfin, les 3 000 milliards en 2023. Cette progression montre un ajout moyen d’un millier de milliards tous les dix ans, soulignant l’incapacité des gouvernements successifs à freiner cette spirale qui semble devenir incontrôlable. Au cours des sept dernières années, l'endettement a explosé de plus de 900 milliards d’euros, principalement en raison du « quoi qu’il en coûte » durant la pandémie de Covid-19 et des mesures en faveur du pouvoir d'achat. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, déclarait récemment selon Le Figaro : « Sur les seuls intérêts de la dette — je ne parle même pas de son remboursement — nous allons dépenser plus que pour l'école. » En revanche, la dette des organismes d'administration centrale a diminué de 4,7 milliards d’euros et celle des administrations locales de 0,3 milliard d’euros.

Et parmi les pays européens, la France se démarque de manière inquiétante. Avec une dette atteignant 112 % du PIB, elle se classe troisième au sein de l'Union européenne, derrière la Grèce et l’Italie. Selon Eurostat, cette proportion est largement supérieure à la moyenne de la zone euro, établie à 88,7 %. La France est bien au-delà de la limite fixée par l'Union européenne, qui exige que les États maintiennent leur dette publique en dessous de 60 % du PIB. Sur les 27 pays membres de l'UE, 12 autres dépassent également ce seuil. L’ampleur de la dette fait de l'Hexagone l’un des pays les plus surveillés par les agences de notation. La dégradation de la note souveraine de la France par S & P Global Ratings, en mai 2023, témoigne des risques que cette situation fait peser sur l'économie nationale. La Commission européenne a même engagé une procédure pour déficits publics excessifs contre la France, ajoutant une pression supplémentaire sur les décideurs économiques.

Un espoir de redressement est-il encore possible ?

Le nouveau gouvernement se retrouve dos au mur face à une situation où l’endettement ne cesse de croitre. La remontée des taux d'intérêt alourdit la charge de la dette, réduisant la capacité d'investissement du pays. De plus, l’incertitude politique des derniers mois a forcément un impact direct sur les coûts des emprunts, la France étant désormais financée à des taux plus élevés que des pays comme l'Espagne, le Portugal et même la Grèce ! « Il y a des gisements d'économies qui peuvent être trouvés sans dégrader le service public, voire en l'améliorant. Cet effort-là, il faut le faire: il est exigeant, bien sûr, mais il n'est nullement impossible », affirmait cette semaine Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes. Laurent Saint-Martin, le nouveau ministre du Budget, a reconnu la gravité de la situation lors d'une audition à l'Assemblée nationale le 25 septembre 2024 et prévoit des mesures dans le projet de loi de finances, présenté le 9 octobre 2024 au Parlement. Selon le ministre, le déficit public de la France va probablement dépasser les 6 % du PIB. C’est bien plus que les 5,1 % prévus par le précédent gouvernement et loin du seuil de 3 % fixé par l’Union européenne. Le Premier ministre, Michel Barnier, a déjà annoncé une série de coupes dans les dépenses publiques, accompagnées d’une possible hausse de la fiscalité ciblée sur les grandes entreprises et les contribuables les plus fortunés.

Le fardeau de la dette publique menace de peser lourdement sur les générations futures. La nécessité de financer les investissements d’avenir et de soutenir la croissance se heurte à une réalité budgétaire de plus en plus serrée. L’expression « Monsieur 1 000 milliards », attribuée à l’ancien ministre de l'Économie Bruno Le Maire par ses opposants, illustre le coût des politiques menées ces dernières années. « Si aujourd’hui notre niveau de dette est élevé, c’est parce que j’ai sauvé l’économie française », avait déclaré le principal intéressé, le 1ᵉʳ juin 2024, sur BFMTV, pour défendre son bilan. La pandémie a certes justifié une intervention massive de l’État, mais l’absence de réformes structurelles pour maîtriser les finances publiques laisse le pays vulnérable. Si la France ne parvient pas à stabiliser sa dette, elle pourrait se retrouver piégée dans une spirale de difficultés financières.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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