La carrière sportive de haut niveau rime souvent avec passion et sacrifices, mais qu’en est-il de la retraite de ces champions ? Les sportifs de haut niveau doivent préparer minutieusement leur avenir, notamment leur retraite. Grâce aux analyses exclusives de Sapiendo Retraite, découvrons les enjeux et les solutions possibles pour ces athlètes.
Comment se passe la retraite pour les sportifs de haut niveau ?
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Publié le 28 septembre 2024 à 15h00
500 EUROSSelon Sapiendo, 4 sportifs sur 10 gagnent moins de 500 € par mois.
Les sportifs de l'ombre : une retraite sous pression
Les athlètes de renom, qu'il s'agisse des footballeurs de l'équipe de France, des nageurs et des judokas olympiques titrés ou encore des coureurs du Tour de France, accumulent une certaine sécurité financière grâce à leur statut et à leurs revenus. Pourtant, leur retraite n'est pas sans problème. Selon Valérie Batigne, dirigeante de Sapiendo, « Atteindre le niveau de sportif de haut niveau exige des sacrifices, y compris pour les droits de retraite, surtout dans les sports non-professionnels particulièrement mis en avant aux Jeux Olympiques. La durée des carrières sportives varie selon les disciplines et après, les athlètes entament une seconde carrière, qui diffère grandement d'un individu à l'autre. Préparer sa retraite peut s'avérer un véritable casse-tête pour nombre d’entre eux. » Ces sportifs doivent composer avec un parcours souvent parsemé de statuts variés, entre contrats avec des clubs, sponsors et emplois divers. Un point de vigilance majeur est la reconversion. Même pour les stars, la transition vers une seconde carrière n'est pas toujours simple. Un rapport de Xpro, syndicat anglais des footballeurs, révèle qu’environ 40 % des joueurs se retrouvent ruinés cinq ans après leur carrière sportive. D'où l'importance, pour ces sportifs, d'anticiper et de préparer leur retraite avec des experts. Un sportif de haut niveau (SHN) est reconnu comme tel lorsqu’il est inscrit sur les listes ministérielles « Élite », « Sénior », « Reconversion » ou « Relève / Jeunes ».
Tous les sportifs de haut niveau ne connaissent pas la même notoriété ni les mêmes revenus. Selon Sapiendo, 4 sportifs sur 10 gagnent moins de 500 € par mois. Avec des revenus si modestes, valider les trimestres nécessaires pour leur retraite devient réellement problématique. Pourtant, l’État français a tenté d'alléger cette pression en créant en 2012 un dispositif spécial offrant des trimestres « gratuits » aux sportifs de haut niveau sous certaines conditions. Il faut en effet etre inscrit(e) sur la liste ministérielle des sportifs de haut niveau, etre âgé(e) d’au moins 20 ans, justifier de ressources inférieures à 75% du PASS (34 776 € en 2024), tous revenus confondus et ne pas avoir déjà cotisé 4 trimestres au régime de retraite de base. La réforme de 2023 a prolongé cette mesure à 8 ans, permettant à ces athlètes de gagner jusqu’à 32 trimestres. Cependant, cette aide ne bénéficie qu'à environ 500 sportifs par an, soit moins de 10 % des athlètes concernés. Pour ceux qui ne peuvent pas en bénéficier, la préparation de la retraite demeure un parcours du combattant. Il faut souvent travailler en parallèle, jongler avec des contrats et des revenus modestes, tout en poursuivant l'excellence sportive.
Un régime spécial pour les sportifs : une nécessité ?
Sapiendo propose une simulation éclairante avec le cas de Raphaël, un champion multimédaillé de tir à l'arc né en 1994. De ses 20 à 23 ans, il a bénéficié du dispositif de trimestres gratuits. Ensuite, il a rejoint une entreprise en tant que chargé de marketing à temps partiel pour pouvoir continuer son activité sportive, ce qui lui a permis de valider ses trimestres jusqu'à ses 30 ans. À la fin de sa carrière sportive, il est devenu coach sportif salarié. Résultat : si le dispositif spécial n'existait pas, Raphaël aurait dû attendre ses 66 ans pour partir à taux plein. Grâce à ce dispositif, il pourra partir à 64 ans, mais avec une pension mensuelle assez modeste de 1 717 € net.
Actuellement, les sportifs de haut niveau ne disposent pas de régime de retraite spécifique, contrairement à d'autres professions comme les danseurs de l’Opéra de Paris, qui bénéficient d’un départ anticipé à 40 ans. Compte tenu de leurs carrières courtes et intenses, la question d’un régime spécial se pose. La retraite des sportifs reste un casse-tête, entre la validation des trimestres et la faiblesse des pensions. La réforme de 2023 a certes amélioré leur situation, mais le chemin est encore long pour garantir une retraite digne à ces champions.