Garantir un prix plancher non négociable aux agriculteurs. C’est la proposition courageuse de Serge Papin, le patron de Système U. Il a carrément remis un rapport au gouvernement, le poussant à légiférer sur le sujet.
Des agriculteurs mal rémunérés
On le sait, aujourd’hui, nombre d’agriculteurs et surtout d’éleveurs vendent à perte leurs produits, parce que leurs clients ne leur laissent pas le choix. Il suffirait donc de contraindre les géants de l’agro-alimentaire et les centrales d’achat de « payer le prix » aux agriculteurs français pour que tout rentre dans l’ordre. Le problème, c’est le mot « agriculteur français ».
Petit, il y a 40 ans déjà, je me souviens des éleveurs qui bataillaient contre les agneaux importés de... Nouvelle Zélande. Des gigots qui parcouraient donc près de 20.000 kilomètres pour finir dans nos assiettes à Pâques ! En ce moment, vous pouvez acheter sur les marchés des avocats du Pérou et des fraises du Maroc. L’emmental premier prix vient de plus en plus souvent d’Allemagne, qui a désormais dépassé la France en volume de production de lait, alors que nous avions toujours été numéro 1 européen jusqu’ici.
Acheter français pour sauver l'agriculture
Or, oui, la concurrence des agriculteurs et éleveurs du monde entier est évidemment l’une des principales causes de la situation dramatique dans laquelle nos agriculteurs et nos éleveurs français se trouvent. Avec des charges plus élevées, et des contraintes administratives et sanitaires sans commune mesure avec ce qui se pratique ailleurs, même simplement chez nos voisins espagnols, la bataille ne se joue pas à armes égales.
Bravo donc à Serge Papin de Système U d’avoir remis le sujet sur la table. Mais il faudra aller plus loin : pour sauver l’agriculture française, acheter français d’abord est désormais incontournable. C’est une question de souveraineté nationale : un pays dépendant des autres pour nourrir ses habitants est un pays faible et fragile. C’est un de nos derniers atouts, ne le gâchons pas !