Ne vous méprenez pas : c'est un sacré pari qu'ont décidé de relever Nathalie Balla, PDG de la Redoute, et Eric Courteille, secrétaire général de Redcats, le pôle de vente à distance de Kering qui contrôlait La Redoute jusqu'ici. A l'issue d'un conseil d'administration ce mercredi 4 décembre 2013, les patrons de Kering, (ex Pinault-Printemps-La Redoute) ont confirmé être d'accord pour refiler le bébé La Redoute, et accessoirement Relais Colis, à son management. Le tout pour.. Un euro symbolique.
Pinault a vendu le Printemps, maintenant La Redoute
On peut s'étonner que ceux-là même qui n'ont pas pu empêcher la chute de La Redoute, incapable de prendre le virage Internet et de contrer le géant Amazon, qui fait le même métier, mais beaucoup, beaucoup mieux, soient choisis pour lui donner une seconde chance. On peut aussi se dire plus cyniquement que les patrons de Kering sont bien contents de trouver à qui refiler le bébé. Pour éviter d'avoir à fermer l'entreprise, et payer très cher la casse sociale, aussi bien financièrement qu'en terme d'image, Kering, contrôlé par la famille Pinault, va injecter des centaines de millions d'euros dans La Redoute et Relais Colis avant de les céder à ses managers pour, donc, un euro.
La Redoute peut-il devenir l'Amazon français ?
Nathalie Ball et Eric Courteille posséderont la majorité du capital, quand l'opération se fera (si elle se fait) dans quelques mois, le reste revenant à une "équipe de managers", internes ou extérieurs aux entreprises cédées.
Le chiffre d'affaires de la Redoute, en baisse de 10 % par an depuis 2010, atteint encore le milliard d'euros, mais les pertes annuelles se chiffrent en dizaines de millions d'euros. La cession s'accompagnera évidemment d'un plan social, d'ailleurs déjà annoncé depuis plusieurs mois, qui devrait supprimer au moins 700 postes sur 3300 à la Redoute.