La grève s’enlise pour Boeing. En vue de mettre un coup d’arrêt à ce mouvement social historique, l’avionneur américain a proposé une hausse salariale de 30% sur 4 ans à ses employés. En grève depuis le 13 septembre 2024, et ayant provoqué la mise à l’arrêt de la production, les 33 000 salariés restent implacables dans leurs négociations face à leur employeur.
Grève historique : les syndicats mettent la corde au cou de Boeing
Les syndicats refusent la proposition de Boeing
Depuis le 13 septembre 2024, 33 000 salariés de Boeing se sont mis en grève, principalement dans les usines de Seattle. Les ouvriers, représentés par le syndicat IAM-District 751, réclament une hausse salariale de 40 % et de meilleures conditions de retraite. Boeing a bien tenté de désamorcer la situation en proposant une augmentation de 30 % sur quatre ans, accompagnée d'un bonus doublé à 6 000 euros, et du retour de la prime de performance. Une proposition qui a été présentée par l'avionneur comme sa « meilleure et dernière offre ». Soumise le lundi 23 septembre, les syndicats avaient jusqu'au 27 septembre pour accepter la proposition de Boeing. Que nenni pour ces derniers, qui ont mis moins d'une journée pour balayer d'un revers de main la proposition de l'avionneur, la jugeant insuffisante.
La situation va de mal en pis pour Boeing. La grève a déjà paralysé la production de plusieurs de ses modèles phares, notamment les 737, 777 et 767. Les négociations entre Boeing et le syndicat sont dans une impasse, et aucune des deux parties ne semble prête à faire des compromis. Le mouvement a pris racine suite à une première négociation concernant les retraites des salariés de Boeing, le 12 septembre. Celle-ci avait été rejetée par 95 % des ouvriers.
Qui pliera le genou le premier ?
Malgré l'annonce de la mise en chômage technique partiel de milliers d'employés par l'avionneur, les syndicats, qui ont réussi à mobiliser 33 000 salariés, ont les moyens de lui mettre la corde au cou, et ils ne s'en privent pas : selon les estimations, si la grève dure un mois, celle-ci pourrait coûter jusqu'à 1 500 milliards de dollars à Boeing. Un coup que le géant américain ne peut évidemment pas se permettre, et qui, en plus des différents incidents de ces derniers mois, risquerait de provoquer une réaction en chaîne, avec, en plus de retards dans les livraisons, la fuite des investisseurs, mais aussi la perte de commandes.
Le syndicat IAM-District 751 a par ailleurs reproché à Boeing de ne pas avoir respecté les négociations et d’avoir communiqué directement aux médias son offre « finale ». « Boeing reste loin du compte avec cette proposition », déclare l’IAM-District 751 dans un communiqué. On peut néanmoins souligner le pas de l'avionneur, celui-ci ayant proposé à ses ouvriers que leur salaire passe de 75 608 dollars à 111 155 dollars d'ici à 4. Espérons que le fleuron européen, Airbus, ne sera pas en proie à une crise similaire...