Le gouvernement américain envisage d’interdire l’utilisation de technologies chinoises dans les voitures connectés. En invoquant des raisons de sécurité nationale, Washington s’inquiète de la collecte de données sensibles par ces dispositifs.
Automobile : les technologies chinoises bientôt bannies des voitures américaines ?
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Publié le 24 septembre 2024 à 11h00
Technologie dans les voitures : la concurrence chinoise fait mal
La décision américaine d'interdire les technologies chinoises dans les voitures connectées est principalement motivée par la sécurité nationale. Selon Lael Brainard, conseillère économique nationale, la collecte de données via les systèmes électroniques des véhicules connectés pose un risque réel. Ces voitures modernes, équipées de caméras et de capteurs, échangent en permanence des informations avec divers dispositifs connectés : autres véhicules, téléphones portables, réseaux urbains ou électriques. Si ces technologies sont compromises, elles pourraient permettre à des acteurs étrangers, tels que la Chine, d'accéder à des données sensibles. Le gouvernement américain veut ainsi éviter que des informations critiques sur ses citoyens ne tombent entre de mauvaises mains.
En plus des questions de sécurité, l’interdiction vise aussi à protéger l’industrie automobile américaine. La concurrence des voitures chinoises a coûté des dizaines de milliers d’emplois aux États-Unis depuis les années 2000, en particulier dans des États clés comme le Michigan. Le président Joe Biden, qui a fait de la protection des travailleurs un pilier de sa politique depuis son élection, souhaite mettre en place des "garde-fous" pour empêcher un « second choc chinois » sur le marché automobile. Avec des voitures chinoises de plus en plus performantes et bon marché, le risque est grand que ces véhicules inondent le marché américain, écrasant la concurrence locale.
Les États-Unis n'agissent pas seuls
La stratégie des États-Unis ne se limite pas à des actions unilatérales. Washington cherche à coordonner ses efforts avec des alliés comme le Canada, le Mexique et l’Union européenne. Lael Brainard a confirmé que la coopération nord-américaine serait renforcée pour protéger les chaînes d’approvisionnement des entreprises d’État chinoises. De même, l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) sera révisé en 2026 pour s’adapter à ces nouvelles exigences. Selon Business Insider, 104 000 voitures fabriquées en Chine ont été vendues aux États-Unis en 2023.
L'interdiction des technologies chinoises ne concerne pas seulement l'industrie automobile. Depuis plusieurs années, les États-Unis multiplient les mesures pour restreindre l'accès des entreprises chinoises aux technologies de pointe, notamment aux semi-conducteurs. La crainte est que ces composants, essentiels pour les véhicules connectés et l'intelligence artificielle, renforcent la capacité militaire de Pékin. L'exécutif vient d'instaurer une taxation douanière de 100 % sur les véhicules électriques chinois.