Société : le scoutisme c’est plus que tendance, et c’est l’IFOP qui le dit !

Et si le scoutisme n’était aucunement ringard, mais l’un des premiers incubateurs d’engagement citoyen dans notre société ? C’est ce que confirme une enquête publiée par l’IFOP le 19 septembre 2024.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 23 septembre 2024 à 19h09
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Société : le scoutisme c’est plus que tendance, et c’est l’IFOP qui le dit ! - © Economie Matin
125 000 La France compte environs 125 000 scouts.

L'engouement pour le scoutisme ne désemplit pas

« Tout ce qui élève unit. » La célèbre maxime de Charles Péguy semble résumer à merveille ce qu'est le scoutisme. Fondé par l’Anglais Robert Baden-Powell en 1907, le scoutisme se résume en trois principaux mantras : l'altruisme, la responsabilité (forger son caractère et devenir un honnête adulte), le respect de la nature, et pour les mouvements religieux, le développement de la foi.

Loin de l'image ringarde que certains peuvent lui attribuer, l'enquête de l'IFOP démontre au contraire que le scoutisme est l'un des principaux moteur de l'engagement citoyen chez le jeunes. Les chiffres le prouvent : en 2022, le monde comptait pas moins de 64 millions de scouts répartis dans 220 pays et territoires. En France, le nombre de scouts a presque doublé en une dizaine d'années, passant ainsi de 74 000 en 2012 à 125 000 en 2022. Aujourd'hui, ce chiffre croît d'environ 2 à 4 % chaque année.

Les scouts s'impliquent plus dans les associations et ils sont plus généreux

L'étude de l'IFOP souligne que 87 % des anciens scouts continuent de s'investir dans des associations, un niveau qui est trois fois plus élevé que celui de la population en général (33 %). D'autre part, près de 88 % des anciens scouts affirment avoir déjà réalisé des dons financiers ou en nature (matériel) à des associations ou à des personnes dans le besoin, pour un montant moyen annuel de 901 euros, contre seulement 55 % dans la population générale et un montant moyen annuel de 266 euros. L'étude IFOP révèle également que 93 % des anciens scouts considèrent que leur expérience les a dotés de compétences utiles pour leur carrière professionnelle, telles que la débrouillardise, le leadership, et le travail en équipe. Des compétences qui sont par ailleurs largement reconnues comme des atouts par les employeurs, ces derniers voyant dans les anciens scouts des candidats solides, capables de gérer des situations complexes et de travailler en collectif.

Quel meilleur témoin que ces chiffres sur le scoutisme comme étant un véritable incubateur des valeurs, de responsabilité, et de solidarité chez les jeunes. Des valeurs qui perdurent et se traduisent par leur engagement constant auprès de la société, comme le veut la célèbre formule de son fondateur, Robert Baden-Powel « scout un jour, scout toujours ».

Pourquoi un tel regain de popularité ?

Plusieurs facteurs expliquent ce retour en force du scoutisme. Jamais nous n'avons été aussi connecté, et aussi seul à la fois. Après la pandémie de Covid-19, les valeurs de solidarité et de retour à la nature que le scoutisme promeut résonnent particulièrement dans un monde où la technologie a pris le pas sur les relations humaines, et où celle-ci nourrit, chaque jour un peu plus l'individualisme dans notre société. La rapidité et l'instantanéité étant devenues les maîtres mots du XXIe siècle, la quête de sens, le développement personnel - par et avec l'autre - apparaissent comme des refuges à une société où les intérêts particuliers finissent par se substituer au Bien Commun.

Outre les valeurs prônés par le scoutisme, ses bienfaits ne s’arrêtent pas là. D'après l'enquête, les anciens scouts affichent un bien-être supérieur au reste de la population, avec une moyenne de 7,9/10 contre 6,3/10 pour cette dernière. Ce sentiment de bien-être découle en grande partie des activités collectives, effectuées en plein air, ainsi que du développement de l'esprit d'équipe et d'un leadership cultivé très tôt.

Finalement, 99 % des répondants de l'enquête de l'IFOP gardent un très bon souvenir de leur passage dans le mouvement, et 92 % affirment avoir conservé leurs amitiés nouées au cours de leurs années scoutes. Le scoutisme apparaît donc non seulement comme un catalyseur de compétences professionnelles, mais aussi comme un espace de développement personnel et collectif, ce qui en fait, un mouvement de grande utilité publique.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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