Après un rebond temporaire attribué aux Jeux olympiques d’août, l’activité du secteur privé en France a chuté en septembre, selon les données de l’indice PMI Flash. Le pays s’engage désormais dans une quasi-stagnation de son économie, marquée par la baisse de la production manufacturière et une diminution notable de la demande dans les services.
Après l’embellie olympique, l’économie française rechute
En septembre, l’activité du secteur privé en France a affiché une baisse notable après le dynamisme observé en août, directement lié aux Jeux olympiques. Selon l’indice PMI Flash publiées par S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), cet indicateur clé a chuté à 47,4 contre 53,1 le mois précédent. Cette valeur, en dessous de la barre des 50 points, signale une contraction de l'économie. Il s’agit du niveau le plus bas depuis janvier, marquant la fin d’une brève reprise estivale.
L’activité du secteur privé en déclin
Tariq Kamal Chaudhry, économiste à la HCOB, a commenté ce déclin : « Le sursaut enregistré en août n'était qu'un phénomène éphémère lié aux Jeux olympiques et a déjà pris fin ». Ce recul met en lumière la faiblesse structurelle de l’économie française, qui rejoint ainsi les pays de la zone euro confrontés à des difficultés de croissance. « Notre modèle de prévision immédiate table sur une quasi-stagnation de l’économie française au troisième trimestre 2024 », ajoute l'analyste.
Le secteur des services, qui avait largement bénéficié de l’engouement suscité par les Jeux olympiques, a enregistré une chute importante de son indice, passant de 55 en août à 48,3 en septembre. Ce secteur, autrefois moteur de la reprise, est désormais freiné par un recul des nouvelles affaires et une baisse de la consommation. « La fin des événements sportifs s’est accompagnée d’une baisse de la fréquentation », expliquent les analystes de S&P Global et de la HCOB. En parallèle, certains professionnels notent une frilosité des clients, signe d’une faiblesse généralisée de la demande.
Le secteur manufacturier, déjà en difficulté, a également continué de se contracter, avec un indice passant de 43,8 en août à 42,8 en septembre. Ce déclin est attribué à une baisse marquée des nouvelles commandes, particulièrement en provenance d'Amérique du Nord et d’Allemagne, deux marchés clés pour les exportations françaises.
Des perspectives compliquées pour l'économie française
Malgré ces données préoccupantes, certains indicateurs laissent entrevoir des éléments positifs pour les mois à venir. Si les fabricants demeurent pessimistes quant à l’avenir de leur activité, les prestataires de services se montrent « très optimistes », selon le communiqué de la HCOB. Ce secteur reste soutenu par un maintien de l’emploi, avec une légère augmentation des effectifs en septembre, essentiellement dans les services.
Autre bonne nouvelle, les pressions inflationnistes semblent s’atténuer. Les coûts dans les services et l’industrie ont ralenti, et pour la première fois depuis février 2021, les entreprises de services ont réduit les prix facturés à leurs clients. Un signe encourageant qui pourrait alléger la charge pesant sur les consommateurs, même si la demande intérieure reste faible.
Cependant, ces éclaircies ne suffisent pas à masquer les défis économiques auxquels la France fait face. Le pays, à la recherche d’une impulsion pour relancer son industrie et son économie, reste confronté à une situation politique incertaine, avec un gouvernement sans majorité claire pour faire adopter les réformes nécessaires.