Depuis quelques mois, le contexte économique est plus que morose : inflation, crise du logement, hausse des taux d’intérêt depuis 2022, baisse du pouvoir d’achat des ménages, crise de l’emploi… Le pouvoir d’achat est au cœur des problématiques quotidiennes des Français et leur premier poste de dépenses est le logement (26,7 % du budget des dépenses en 2022 selon l’INSEE, soit deux fois plus que la nourriture), avec des dépenses souvent débitées automatiquement du compte bancaire ôtant systématiquement 22,1% du revenu disponible des ménages.
Dispositifs d’aide au logement : Des solutions mal connues ou insuffisantes
Une des premières difficultés rencontrées par les Français correspond ainsi à un besoin essentiel : avoir un toit sur la tête. Des dispositifs ont été mis en place par l’Etat pour aider certains profils selon conditions de ressources comme le PTZ pour les primo-accédants dans le neuf ou encore le prêt 1% logement pour les salariés. Face à une crise de l’emploi qui empire, des initiatives complémentaires émergent de plus en plus du secteur privé, les entreprises cherchant à recruter et fidéliser leurs salariés.
L’aide à l’accès à la propriété par les entreprises constitue un levier fort de renforcement de l’engagement sur lequel les dirigeants reconnaissent pourtant ne pas à être à la hauteur, comme le révèle un sondage Ipsos réalisé pour SOFIAP[1] (filiale de La Banque Postale).
Une véritable attente de la part des salariés
D’après cette enquête, la majorité des salariés non propriétaires de leur logement aspirent à le devenir rapidement (61%). Toutefois, plus d’1 salarié ayant ce projet sur 3 estime qu’il n’y parviendra pas aussi vite qu’il le souhaiterait, voire qu’il n’y parviendra pas du tout (34% au total). Plus généralement, 86% des salariés estiment qu’il est de plus en plus difficile de devenir propriétaire de son logement.
C’est sans doute une des raisons pour lesquelles la plupart des salariés (76%) estiment que si leur entreprise mettait en place des dispositifs d’aide à l’accès à la propriété, cela ferait partie des avantages les plus intéressants proposés et cela viendrait renforcer leur attachement à cette entreprise (79%). Plus généralement, la majorité des salariés (61%) estiment que, dans le contexte économique actuel, leur employeur devrait aider les aider à accéder à la propriété.
Or, de leur côté, les dirigeants reconnaissent qu’ils ne sont pas à la hauteur sur cette question : seuls 23% d’entre eux estiment que leur entreprise en fait aujourd’hui suffisamment dans l’aide à l’accès à la propriété de ses salariés. Au vu de la conjoncture actuelle, les entreprises ont pourtant particulièrement intérêt à accompagner les salariés pour qu’ils soient correctement logés près de leur lieu de travail s’ils veulent les garder ou les recruter. En effet, l’enquête révèle par exemple que la moitié des salariés estime qu’elle devra changer d’habitation très prochainement faute de logement adapté, qu’un tiers des salariés dépense au moins 100€ par mois pour se rendre au travail, que beaucoup font de grands sacrifices pour se loger, qu’un certain nombre renonce à avoir un enfant par manque de place ou encore que 2 salariés sur 5 seraient prêts à changer d’entreprise pour un logement plus adapté.
Des idées reçues des dirigeants
Il faut dire aussi que les dirigeants sont mal informés des offres existantes en matière d’aide à l’accès à la propriété. Seuls 22% d’entre eux disent savoir que certaines entreprises proposent à leurs salariés des prêts dont le taux d’intérêt est pris en charge par l’employeur, en partie ou en totalité (de manière complémentaire aux autres dispositifs réglementaires : PTZ, prêt 1% logement...), le dispositif SOFIAP. Et 7% seulement savent exactement de quoi il s’agit versus 28% des salariés.
Les trois motivations majeures des dirigeants pour mettre en place ce type d’aide sont : contribuer au bien-être des employés en facilitant leur accès à la propriété, encourager la fidélité des employés à long terme envers l'entreprise, et faciliter l'accès à un logement proche du lieu de travail pour ses salariés. Les chefs d’entreprise perçoivent donc le prêt subventionné proposé par SOFIAP comme ayant un fort potentiel en termes d’engagement des salariés mais craignent notamment une mise en place trop lourde. Les freins soulignés sont variés : coûts financiers (65%), complexité administrative (34%), manque d’information sur le dispositif (23%), manque de temps et de ressources pour communiquer et sensibiliser les salariés sur ces aides (14%), gestion des attentes des salariés une fois ces avantages sociaux mis en place et l’équilibrage entre les avantages offerts et les objectifs commerciaux de l'entreprise (11%), manque d’impact en termes de compétitivité sur le marché du travail (6%).
Etant donné que le dispositif est mal connu et ouvert au secteur privé depuis seulement fin 2022, nous comprenons ces idées reçues et sommes habitués à les entendre aux premiers rendez-vous avec les employeurs intéressés. Le coût est équivalent à offrir un treizième mois à ses salariés, sauf que cela leur permet de préparer leurs vieux jours en ayant un bien qui leur appartient. Côté complexité administrative, aucune inquiétude : la mise en place du prêt subventionné est extrêmement simple et nous proposons des interlocuteurs dédiés en interne. Nous travaillons à pallier le manque d’information et notre équipe est toujours prête à répondre aux interrogations potentielles. Pour ce qui est de communiquer auprès des salariés sur le dispositif et de les y sensibiliser, cela fait pleinement partie de la mission de SOFIAP. Nos équipes se rendent systématiquement dans l’entreprise pour présenter l’aide aux salariés et répondre à leurs questions. Pour ce qui est de la gestion des attentes des salariés et l’équilibrage entre avantages offerts et objectifs commerciaux, cela se fait de manière assez simple et transparente entre l’équipe RH et les interlocuteurs SOFIAP dédiés. Cet avantage est aujourd’hui proposé par nos 30 entreprises partenaires sans conditions d’objectifs commerciaux à remplir : il est proposé à tous de manière équitable. Enfin, en termes de compétitivité sur le marché du travail, l’impact est énorme et les chiffres de l’étude le soulignent avec les salariés prêts à quitter leur entreprise pour un logement adapté ou encore 83% des actifs qui disent être prêts à renoncer à un poste qui les intéresse dans une autre région en raison des difficultés à se loger (selon un sondage OpinionWay pour Indeed).
Dans le contexte économique actuel, il est plus que jamais nécessaire que les acteurs privés se mobilisent aussi et apportent leur pierre à l’édifice. Si le budget de l’Etat en souffrance peine à aider les Français à se loger, les entreprises peuvent le faire pour leurs salariés en mettant en place le prêt subventionné. Cela permet à la fois d’aider les salariés à acquérir un logement adapté à leurs besoins en augmentant leur pouvoir d’achat (moins éloigné, plus grand…) mais aussi d’aider les entreprises à recruter et fidéliser leurs salariés sans conditions de ressources. Pour les entreprises, ce dispositif présente les particularités d’être sur mesure (enveloppe et part des intérêts déterminés par l’entreprise), simple à mettre en place et peu onéreux en réalité. Une solution concrète et efficace dont bénéficient actuellement 40 000 salariés et pour laquelle nous aimerions que les employeurs soient exonérés de charges.