Une étude publiée par The Guardian le 15 septembre 2024 a révélé des données alarmantes concernant les émissions de carbone des datacenters – centres de données des GAFAM (Google, Amazon, Facebook [Meta], Apple et Microsoft). Contrairement aux rapports officiels, ces cinq entreprises sous-estimeraient considérablement leurs émissions de carbone, et donc leur impact écologique.
Énergie : les datacenters pollueront 4 fois plus que la France en 2030
Les datacenters des GAFAM émettront jusqu'à 2,5 milliards de tonnes de CO2 en 2030
D’ici 2030, les centres de données des géants de la tech, les GAFAM (Google, Amazon, Meta, Apple, Microsoft), pourraient émettre jusqu’à 2,5 milliards de tonnes de CO2 par an, selon l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE). À titre de comparaison, la France a émis 623 millions de tonnes de CO2 en 2022. Cela signifie que les datacenters des GAFAM pollueraient quatre fois plus que l’ensemble des émissions françaises. Selon le classement par pays, ces cinq entreprises étaient d'ailleurs déjà classées comme 33e plus gros émetteur d'émission de carbone au monde en 2022.
L’étude publiée par The Guardian, menée entre 2020 et 2022, révèle que, contrairement aux déclarations des GAFAM, les émissions réelles de leurs datacenters - centres de données - seraient sous-estimées de 662%. Autrement dit, elles seraient en réalité 7,62 fois plus élevées que les chiffres annoncés.
Un tour de passe-passe sur les certificats d'énergie renouvelable
Bien que les GAFAM prétendent réduire leur empreinte carbone en recourant aux énergies renouvelables, leur stratégie repose en grande partie sur des certificats d'énergie renouvelable (REC). Ces certificats leur permettent d'afficher une consommation d'énergie verte sans pour autant que cette énergie soit réellement utilisée dans leurs datacenters. Selon The Guardian, cette méthode, bien qu’acceptable selon les normes du marché, masque la véritable empreinte carbone de ces entreprises, qui continuent de dépendre largement des énergies fossiles pour alimenter leurs infrastructures.
Google et Microsoft ont déclaré vouloir utiliser une énergie 100 % renouvelable d’ici 2030, mais The Guardian note que d’autres entreprises, comme Amazon, continuent de se cacher derrière des chiffres bien en dessous de la réalité. Avec l'ère du tout numérique et l’essor de l’intelligence artificielle, dont la consommation énergétique est dix fois supérieure à celle des applications cloud traditionnelles, amplifie le problème, aggravant encore l’empreinte carbone des datacenters dans les années à venir.