La première rame Régiolis transfrontalière France-Allemagne a été présentée à Strasbourg, marquant le début d’une nouvelle ère pour les voyageurs entre les deux pays. Ce projet ambitieux, financé à hauteur de 388 millions d’euros, vise à rendre les déplacements ferroviaires entre le Grand Est et l’Allemagne plus rapides et confortables.
De nouveaux trains transfrontaliers pour booster la mobilité France-Allemagne
Les usagers pourront traverser la frontière sans changer de train ni de conducteur. L’arrivée de 30 nouvelles rames modernes sur sept lignes clés promet de transformer la mobilité des travailleurs transfrontaliers, afin réduire l'usage de la voiture.
Un projet ambitieux pour fluidifier les déplacements transfrontaliers
La France et l'Allemagne viennent de franchir un pas important dans l’amélioration des trajets transfrontaliers, avec le lancement des nouvelles rames Régiolis. Présentées récemment à Strasbourg, elles permettront aux voyageurs de passer la frontière sans avoir à changer de train ou de conducteur. « Les usagers ne le savent pas forcément, mais les règles de sécurité diffèrent d'un pays à l'autre. Ces rames permettent de franchir la frontière sans rupture de charge, sans être obligé de changer le conducteur, de changer de train », a expliqué Franck Leroy, président de la région Grand-Est.
D'un coût total de 388 millions d'euros, ce projet est financé principalement par la région Grand-Est avec une contribution des Länder allemands du Bade-Wurtemberg, de la Sarre et de la Rhénanie-Palatinat, à hauteur de 20 millions d'euros. La mise en service débutera dès octobre 2024 sur le réseau français, avec quatre nouvelles rames, avant de s'étendre côté allemand à l'été 2025, une fois les homologations obtenues. 30 autres rames seront ensuite déployées progressivement.
Un confort de voyage amélioré et une réponse aux besoins des transfrontaliers
Chaque rame est conçue pour offrir un maximum de confort aux passagers, avec environ 200 places assises, dont 16 en première classe, et la possibilité de transporter jusqu’à 18 vélos. Capables de rouler à 160 km/h, ces trains promettent de réduire le temps de trajet sur plusieurs lignes stratégiques, comme celles reliant Metz à Trêves, Strasbourg à Karlsruhe ou Mulhouse à Müllheim. Pour Winfried Hermann, ministre des Transports du Bade-Wurtemberg, « il s'agit d'un projet innovant sur lequel Français et Allemands travaillent depuis des années ».
Ces nouvelles rames, arborant fièrement une couleur bleu roi et les drapeaux des deux pays, représentent aussi un symbole fort de coopération. En rendant les trajets plus simples et plus rapides, ces trains devraient encourager les travailleurs transfrontaliers à délaisser leur véhicule individuel. « Si nous voulons éviter que chacun prenne sa voiture, il faut être en capacité d’avoir une offre de transport moderne, performante, permettant de s’exonérer des contraintes techniques qui sont liées aux normes de sécurité différentes d’un pays à l’autre », a ajouté Franck Leroy.
Un déploiement progressif et une coopération renforcée
Le lancement de ces nouvelles rames Régiolis n'est que le début d'une transformation plus large de la mobilité entre la France et l'Allemagne. Un appel d’offres commun franco-allemand a été lancé pour sélectionner les exploitants ferroviaires qui assureront la gestion de ces lignes transfrontalières, avec des conducteurs formés pour circuler indifféremment sur les réseaux français et allemand. « Tous les jours, des Allemands viennent en France travailler et réciproquement, des Français travaillent en Allemagne. Ces nouvelles rames sont essentielles pour fluidifier ces déplacements et renforcer notre coopération », a rappelé Franck Leroy.
Le projet promet également des retombées économiques positives pour les régions concernées, en facilitant les échanges et en stimulant le tourisme, à l'heure où la mobilité durable est au cœur des préoccupations des deux pays.